Les réseaux d'avortement tombent dans les filets des services de sécurité dans la ville d'Oran. A la suite de plaintes déposées par des patients, les éléments des services de sécurité de la 17ème sûreté urbaine et ceux de la cité d'Ekmuhl viennent de mettre fin aux agissements des éléments de deux réseaux exerçant l'avortement clandestin. Il y a quelques jours seulement, un premier réseau a été démantelé dans le quartier populaire de Saint Pierre. Le réseau était dirigé par une femme de ménage au train de vie ostentatoirement luxueux. Deux autres jeunes femmes et deux hommes, visiblement impliqués dans ce réseau, ont été appréhendés également. La femme de ménage qui roulait à bord d'un véhicule haut de gamme et qui possédait une villa somptueuse dans la périphérie de la ville supervisait le réseau. Les deux femmes faisaient office de rabatteuses dans les bains maures, dans les salons de coiffure, dans les souks, les surfaces et autres lieux publics. Elles s'occupaient à dénicher d'éventuelles proies pour leurs proposer leurs bons offices. La sage-femme procédait à des locations épisodiques dans différents quartiers de la ville afin de ne pas éveiller les soupçons. Lors de la perquisition et de son arrestation, les policiers saisiront un matériel sophistiqué utilisé dans l'avortement ainsi que des médicaments qui coûtent plus de 10 000 DA le comprimé. A quelques pâtés de maisons de là, dans le quartier d'Ekmuhl, à l'ouest de la ville, un autre réseau est tombé. De moindre envergure, certes, mais tout aussi actif et générateur de profits. Dirigé par une sexagénaire, ancienne infirmière de l'hôpital d'Oran, ce réseau était composé de trois personnes dont deux rabatteuses âgées de 32 et 36 ans. Elles faisaient le même travail dans les salons de coiffure, les bains maures, les marchés, etc. La maison, qui servait de lieu d'avortements, était également en location comme dans le cas du premier réseau. Présentées devant le procureur de la République, elles ont été placées sous mandat de dépôt en attendant leur comparution devant un tribunal compétent. Il y a lieu de rappeler que l'affaire a pris des relents graves à travers l'interpellation de plusieurs personnes parmi le personnel médical et paramédical de l'hôpital d'Oran. L'affaire n'a pas encore livré tous ses secrets.