Photo : Zoheïr Par Karima Mokrani En plus de l'ouverture de 26 000 postes budgétaires pour le recrutement de nouveaux enseignants dans les établissements du cycle moyen, un besoin induit par la double vague des élèves qui passent du primaire au moyen, le ministère de l'Education nationale obtient enfin l'accord de la fonction publique et du ministère des Finances pour augmenter le nombre de ses inspecteurs. 970 postes budgétaires sont donc ouverts à cet effet. L'annonce en a été faite hier par le ministre M. Boubekeur Benbouzid, en marge de sa rencontre, à Alger, avec les 48 directeurs de wilaya. Le ministre rappelle que le secteur ne disposait jusque-là que de 2 400 inspecteurs. Ce qui explique, selon ses propres dires, le manque de contrôle et aussi le laisser-aller qui règne dans des établissements de différentes wilayas du pays. Des établissements où la mauvaise gestion se répercute directement sur le niveau des élèves jusqu'à atteindre une moyenne de 0% aux deux examens du BEM et du baccalauréat. Un constat des plus amers qui n'honore ni les établissements ni les parents d'élèves qui, semble-t-il, sont démissionnaires. «Nous avons deux établissements qui ont eu une moyenne de 0% au BEM», affirme le ministre, ajoutant, comme pour minimiser la gravité de la situation, que «l'année dernière, il y a eu 10 établissements qui ont cette moyenne de 0%». Le ministre promet de «faire une radioscopie bien précise» des établissements mis à l'index et de prendre les mesures nécessaires pour y remédier. L'ouverture de ces nouveaux postes pour les inspecteurs de l'éducation ne peut donc être accueillie que favorablement par les membres de la famille éducative. La nouvelle est d'autant plus rassurante que cela fait des années –une vingtaine d'années, selon le ministre- que le ministère ne s'est pas vu octroyer des postes budgétaires pour des inspecteurs. Revenant sur les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire 2008/2009, M. Benbouzid rappelle que 410 CEM et 110 lycées seront bientôt réceptionnés pour l'accueil des élèves dont le nombre dépassera les 8 millions, dont 433 333 dans le préscolaire. 59 millions de manuels scolaires ont été produits à cet effet par l'Office national des publications scolaires (ONPS). «Le livre est obligatoire. Celui qui n'a pas son livre ne rentre pas en classe», a déclaré le ministre à ses collaborateurs, sur un ton menaçant. «Vous allez tous recevoir une instruction dans ce sens. L'élève qui ne peut pas acheter son livre, nous le lui donnerons. Le père ou la mère qui ne veut pas s'occuper de son enfant, qu'il (elle) nous le dise pour que nous nous en occupions nous-mêmes !» a-t-il encore insisté. Le premier responsable du secteur indique à ce propos que le montant total des manuels qui seront donnés gratuitement aux élèves (ceux de la 1re année primaire, les enfants des enseignants et les élèves démunis) coûtera à l'Etat 650 milliards de centimes. Le ministre a donné une instruction ferme aux directeurs de wilaya pour s'approvisionner en manuels nécessaires, dans les trois paliers de l'enseignement et dans toutes les filières, avant de partir en vacances : «Aucun directeur ne partira en vacances avant de s'assurer qu'il a tous les manuels à son niveau. Il ne faut pas attendre septembre pour régler les problèmes de la rentrée.»