Les discussions entre l'UE et l'Algérie au sujet des prix du gaz pratiqués par celle-ci sur le marché domestique ont abouti. L'Algérie remporte ainsi la première manche de négociations sur cette question, parce qu'il lui reste maintenant de convaincre l'OMC de la solidité des arguments qu'elle a fait valoir devant les Européens. Cet accord, l'Union européenne va le notifier par écrit à l'Algérie dans les semaines à venir, apprend-on de sources sûres. L'UE, tout comme l'Organisation mondiale du commerce, reprochait à l'Algérie de pratiquer le double prix sur le gaz : un prix fort à l'exportation et faible sur le marché local. L'idée générique défendue par les négociateurs algériens, et qui a payé, tient en deux mots : la structure du coût de revient du gaz ne souffre aucun équivoque, et que le gaz est un avantage comparatif. Expliqué autrement, il n'y a pas de dumping dans «cette histoire». Le pays avait décidé, il y a plus de deux ans, de mettre de l'ordre dans la structure des prix des produits pétroliers, de manière générale. Et, il avait introduit un prix unitaire pour le gaz pour l'ensemble des industriels, une décision approuvée d'ailleurs par le Conseil national de l'énergie. Dans le registre des prix du gaz et des produits pétroliers, il n'y pas que l'Algérie qui est concernée. Des pays comme la Russie, l'Iran ou d'autres pays pétroliers se trouvent dans la même situation, ou presque, que la notre. La Fédération de Russie a du mal à boucler ses discussions avec l'OMC et la question des prix des produits pétroliers et du gaz sont pour beaucoup dans ce blocage. Encore que les Russes aient lâché du lest en se déclarant disposés à intégrer le gaz dans la reprise des négociations à l'OMC. Elle n'a rien vu venir en contrepartie. L'Arabie saoudite est un cas d'espèce, le pays a fait admettre son dossier au sien de l'OMC quand bien même les prix sur le gaz ne seraient pas si élevés que cela. L'Algérie signifie un «niet» sur le sujet, quand les autres pays pétroliers et gaziers acceptent de négocier de tout, le gaz compris. La prochaine bataille avec l'OMC s'annonce, dans pareille conditions, difficile, car ce qui est valable avec l'UE pourrait l'être moins avec l'OMC. L'UE reste un partenaire traditionnel de l'Algérie avec lequel se fait le gros des échanges commerciaux. Et, outre les prix du gaz, l'Algérie discute avec l'Union européenne une «stratégie sur l'énergie». Le processus de négociations n'avance pas, comme en fait état une source crédible à Alger au fait de ce dossier. Cette stratégie initiée, à la demande de l'Algérie se veut globale, bénéfique aussi bien pour l'Algérie que pour les pays européens. Seulement, il y a problème, les Etats membres de L'UE, dont certains n'ont pas encore transposé dans leurs droits nationaux des dispositions sur la libéralisation du marché européen de l'énergie, parlent le même langage lorsqu'il s'agit d'ouvrir ce même marché au tiers. La preuve, le groupe Sonatrach rencontre des obstacles à mettre en place des filiales pour commercialiser son gaz. Y. S.