Synthèse de Samira Imadalou La chute des prix du pétrole entamée la semaine dernière se poursuit. Après le redressement de juin dernier, les cours de l'or noir replongent dans le cycle de la baisse pour perdre 14 dollars par rapport aux sommets de la semaine dernière. Les prix du pétrole ouvraient, en effet, hier sur une nouvelle baisse en début d'échanges européens et à New York, repassant carrément sous les 59 dollars après être descendus sous 60 dollars le baril jeudi dernier pour la première fois depuis fin mai dans un marché s'inquiétant de la faiblesse de la demande. Le baril de brent de la mer du Nord (livraison en août) cédait 72 cents à 60,38 dollars, par rapport à la clôture de la veille, sur l'InterContinental Exchange (ICE), après un plongeon à 59,76 dollars. A New York, le baril de «light sweet crude» pour livraison en août s'échangeait à 58,98 dollars, en recul de 1,43 dollar par rapport à son cours de clôture de jeudi. «On continue de voir le marché s'inquiéter pour le consommateur» américain, a expliqué John Kilduff, du courtier MF Global. «Jusqu'à récemment le marché avait accordé le bénéfice du doute aux espoirs de reprise, mais avec les chiffres de l'emploi au début du mois et maintenant les rumeurs de deuxième plan de relance, le sentiment général a changé.» «Ce mouvement de prix pourrait être interprété comme un recentrage sur les fondamentaux baissiers, combinés avec des inquiétudes plus fortes sur les perspectives pour l'économie mondiale qui pourrait devoir passer par une régulation plus forte», ont par ailleurs commenté les analystes. Cette chute des prix n'arrange guère le marché pétrolier. Et ce, d'autant que consommateurs et producteurs de l'or noir s'accordent à dire que le prix idéal du pétrole oscille entre 75 et 80 dollars le baril. A ce sujet, mercredi dernier, les dirigeants du G8 réunis à Aquila (Italie) ont implicitement approuvé l'objectif de 75 dollars par baril affiché depuis l'été 2008 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Ils ont convenu qu'un juste prix du pétrole devait se situer entre 70 et 80 dollars le baril. Comment atteindre ce juste prix au moment où la demande est à la baisse, selon les prévisions. Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui a revu à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole en raison de la crise économique, dans son rapport 2009, c'était au tour hier de l'Agence internationale de l'énergie de prévoir un recul de la demande. Selon le rapport publié hier par l'agence, la demande sera réduite de 2,9% cette année pour rebondir en 2010 de 1,7% avec le retour attendu de l'activité économique. «Ce fort rebond sera porté par des Etats non membres de l'OCDE» et notamment la Chine dont la demande pourrait augmenter de 4,2% l'an prochain, selon l'Agence. Dans la zone OCDE, qui rassemble les 30 pays les plus industrialisés, les Etats-Unis seront «le moteur» du regain de demande alors que la reprise en Europe et dans le Pacifique devrait être plus «lente», est-il indiqué. La demande resterait toutefois «inférieure» aux niveaux atteints en 2008, prévient l'Agence, qui insiste sur la fragilité de ses prévisions.