Signé le 22 avril 2002, et entré en vigueur en 2005, l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne est axé sur plusieurs éléments. Il prévoit, entre autres, l'établissement progressif d'une zone de libre-échange, en conformité avec les règles de l'OMC, la libre circulation des capitaux et l'application des règles communautaires de concurrence. Il concerne également d'autres secteurs, notamment celui de la justice et des affaires intérieures, l'établissement d'une coopération sociale et culturelle et, enfin, l'instauration d'un conseil d'association et d'un comité d'association disposant de pouvoirs de décision. Logiquement et théoriquement, la mise en place de cet accord, attendu depuis quelques années, serait bénéfique pour les deux parties contractantes. Etrangement, les chiffres montrent que, même si l'Algérie a bien négocié, selon les spécialistes, c'est le Vieux Continent qui en sort «vainqueur». Plusieurs organismes spécialisés et institutions étatiques font état d'un déséquilibre flagrant de la balance commerciale. En faveur de l'Union européenne, bien sûr. Les résultats transmis par la commission technique de suivi et de mise en œuvre de la zone de libre-échange avec l'Union européenne, reprenant les chiffres de ces dernières années, laissent néanmoins apparaître une importante baisse des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Union européenne pour les produits concernés par l'accord, au moment où les importations ne cessent d'augmenter. En effet, les exportations hors hydrocarbures restent faibles, ne dépassant pas 800 millions de dollars. Pour ce qui est des importations, l'Algérie a largement dépassé les prévisions. Celles-ci avaient frôlé le seuil des 40 milliards de dollars, ce qui est perçue comme une aubaine pour l'Europe, le premier fournisseur de l'Algérie. Le fait que l'UE reste le premier partenaire commercial de l'Algérie, avec 53,23% des importations et 51% des exportations, n'a pas eu d'effet sur nos exportations, selon certains experts, qui dressent, à juste titre, un tableau peu reluisant. Pour eux, l'Algérie n'a finalement rien gagné de l'accord d'association avec l'Union européenne. Au contraire, elle cumule les pertes en devises ces dernières années. Pour chaque dollar exporté vers le Vieux Continent, notre pays importe pour 20 dollars. Et pour boucler la boucle, le démantèlement tarifaire a coûté, selon les mêmes sources, 1,1 milliard de dollars à l'Algérie, et la levée des taxes douanières, l'autre cheval de bataille de l'UE, a causé une explosion de la facture des importations. Parallèlement, il n'y a pas eu de bousculade pour les investissements en Algérie. S. B.