Constat n Une police de la pêche doit réguler le marché du poisson en Algérie, pour mettre fin aux agissements des intermédiaires. Invité jeudi dernier de la radio nationale, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune, s'est exprimé à propos de la cherté des produits de la mer notamment la sardine, et a reconnu la persistance et même l'acuité de cette problématique qui trouve, peut-être, une explication dans deux facteurs : la multiplication des intermédiaires et en même temps l'indisponibilité des ressources halieutiques en quantités suffisantes faute d'un plateau continental large. Que faut-il faire, dans ce cas, pour réduire l'influence de ces intermédiaires ? Selon M. Mimoune, le problème doit se régler au niveau des halles à marée. Il dit avoir constaté qu'il y a un manque de ces structures au niveau de tous les ports du pays, précisant que ses services comptent réaliser 12 halles à marée, leur étude étant terminée et les opérations de lancement des travaux de réhabilitation de celles existantes sont en cours. Ces halles à marée permettront outre de contrôler les quantités qui transitent par ces espaces, de vérifier également la qualité du produit avant sa mise en vente. Smaïl Mimoune a assuré que les fiscalités dont s'acquitteront les exploitants des halles à marée n'auront pas d'incidence sur les prix du poisson puisque tout sera étudié. S'agissant de la création de la police de la pêche, le ministre a souligné que l'ancrage juridique de ce corps existe à travers la loi portant sa création. Ce dernier vient renforcer les efforts de contrôle déployés par les gardes-côtes, a précisé le ministre qui a ajouté que ses services vont travailler en étroite collaboration avec les services des gardes-côtes afin de contrecarrer certaines pratiques illégales. Selon le ministre, beaucoup de personnes confondent la disponibilité de la ressource avec le linéaire de côtes, et l'on est enclin à penser que l'Algérie, du fait qu'elle a plus de 1 200 km de côtes, renferme d'importantes ressources halieutiques. La biomasse est estimée à 600 000 tonnes. L'Algérie est appelée à en exploiter le tiers soit environ 200 000 tonnes, le reste doit être préservé et utilisé aux fins de la reproduction. «Si on ne peut exploiter qu'environ 200 000 t, et si l'on divise cette quantité par 35 millions d'habitants, la consommation par habitant reviendrait à 5 kg», a avoué l'intervenant. «C'est ce que nous offre la nature», a-t-il estimé, suggérant que pour prétendre augmenter la production, il y a lieu de penser à l'aquaculture.