La vallée merveilleuse des Beni Snous, vallée des rêves pour les pédestres, attire de nombreux visiteurs et touristes. Dédiée par la nature à tous les amoureux de grands espaces, cette vallée a surpris un groupe d'étrangers, dont Philippe et Hélène, entre autres, croisés par hasard il y a quelques jours. «Un site de montagne où l'histoire de l'homme se lit sur chaque roche dans une ambiance chargée d'émotions», diront ces touristes, conscients que les habitants de cette contrée étaient de vrais citadins car, selon eux, tout un peuple avait épousé la nature, la flore et la faune où, en ces coins secrets, tout ce monde de plumes et de poil vivait. «Porteuse d'espoir, messagère du bonheur, magicienne irréelle qui berce mon cœur, près des berges d'un barrage [Beni Bahdel, ndlr] devenu enchanté, je vis autour de moi une vallée de toute beauté», avait mentionné Hélène sur son agenda. Vingt-quatre heures ont été suffisantes au groupe pour découvrir l'art culinaire de la région : méteil, thé, beignets, huile d'olive, couscous, berkoukes et autres spécialités du terroir. Dans une région connue pour sa vallée mystérieuse et féerique qui s'étend sur 40 km2, la vallée en question est composée de douars et de villages typiquement berbères, à savoir Taga, Beni Achir, Zahra, Keddara, Tassa, Fahs, Beni Hamou… Isolée dans les montagnes, au point que harcèlement et agressions étaient son lot quotidien, devant un colonialisme qui voulait l'anéantir, l'on constate une communauté qui se partage entre rêves d'adolescents et la gestion du quotidien par les adultes. Des paysages verdoyants et féeriques s'étalent à perte de vue. Au loin se profilent oliviers, amandiers, figuiers... et les eaux du barrage de Beni Bahdel complètent la beauté de ce paradis, véritable pôle touristique ignoré et pourtant paradisiaque. La vallée de Beni Snous a une brillante histoire, notamment pendant la période romaine où elle était un poste avancé de l'empire romain. On sait notamment que, pendant l'époque de Syphax, les Romains ont connu une déroute à Beni Snous, selon un ouvrage d'Edmond Destaing édité en 1907. On notera que, dans cette contrée, les montagnes sont un important réservoir d'eau, d'énergie et de diversité biologique. En outre, elles contiennent des ressources essentielles telles que les minéraux, les espaces forestiers et les champs agricoles. Le tourisme est créateur de richesses et d'emplois pour toute la région, par notamment le lancement d'une opération favorisant une gestion responsable et équilibrée des ressources afin d'assurer une sortie de crise que vit cette région. Dans cette région d'origine berbère, le visiteur découvre que le pays offre, en raison de la diversité de ses ressources naturelles, de sa position géographique, des opportunités extraordinaires pour développer différents types de tourisme, loin des services classiques qu'offre l'infrastructure hôtelière, au vu des paysages grandioses et variés et de l'apport enrichissant des contacts faciles avec une population accueillante et généreuse. Célèbre par la légende d'Ayred, par son artisanat diversifié, son patrimoine monumental qui sont des facteurs contribuant au développement du tourisme ; ce qui constitue les clefs du développement économique de ce pays, dont une petite attention de la part des responsables peut apporter beaucoup sur le plan touristique qui n'est plus seulement un moyen d'évasion, mais aussi la manifestation d'un désir d'enrichissement culturel. Des monuments et sites historiques, témoignages authentiques de l'histoire de l'humanité, paraissent constituer le moyen idéal de satisfaire et d'encourager ces aspirations dont on ne peut que se réjouir, puisque le tourisme monumental est un pèlerinage aux sources ; il fournit à l'homme un moyen de recherche de soi-même et la mise en valeur des monuments et des sites, est un réel facteur du maintien des traditions. Ce qui a, par ailleurs, ébloui les touristes, c'est l'artisanat. Évoquer ce sujet, c'est parler du bon vieux temps, parler des mains magiques, parler de femmes artistes, créatives, innovantes. Devant la misère à l'époque, les femmes étaient contraintes de réaliser des merveilles pour écouler la marchandise. Le tapis était commercialisé en Europe, les «h'sirates» dans les souks, la poterie partout en Algérie. L'artisanat était le principal revenu des familles. Les tapis sont confectionnés sur des métiers à tisser. Dans une lettre adressée à des amis en France et en Grande-Bretagne, les touristes avaient écrit «[…] Si tu as fait le tour du monde, si tu as les yeux las des chutes du Niagara, des mers de Chine, des forêts vierges, de l'Himalaya, des fjords et de toutes les merveilles imaginables, pense à faire un tour en Algérie et dirige toi directement vers la vallée des Beni Snous, un coin situé dans le département de Tlemcen, une ville frontalière. […] Dès ton arrivée, un humble chemin “d'intérêt local” te conduira bien doucement, sans souci de faire de la vitesse, de bourgade en village, le long d'une route appelée “le serpent”.Tu n'y trouveras pas ce que l'on cherche souvent dans les guides : le rocher apocalyptique, la gorge impressionnante, ou bien des vestiges d'un camp romain avec “panorama admirable”. Pas de costumes extraordinaires. Pas de “curieuses coutumes locales”. Mais des villages tout simples, entourés de leurs hameaux et de leurs fermes, encadrés de leurs fidèles figuiers, oliviers mais si bien groupés, ces villages, avec des maisons si bien proportionnées, que nulle part tu n'en vis de plus harmonieux. […] Ô la charmante et si belle vallée des monts verts ! Un véritable berceau qui t'emmènera faire un voyage dans le temps. Beni Snous, c'est aussi la région des savants, des hommes politiques et des héros dont nombre se sont sacrifiés durant la guerre. Consulte ta boîte et contemple les images. Pense à une expo. […]»