La dizaine de filiales appartenant au Groupe Tonic ont été mises en faillite. Ainsi en a décidé la section commerciale du tribunal de Blida par jugements rendus lundi dernier. L'administration de ces entités a été confiée par ordonnance du juge à MM. Ali Kechelal et Rachid Bouraoui. C'est ce qu'on peut lire dans l'avis de l'administration judiciaire des sociétés Tonic dont la Tribune a obtenu une copie. M. Bouraoui exerçait jusqu'à lundi la fonction d'administrateur judiciaire du même groupe. Le document en question, et après la décision de mise en faillite, invite les créanciers de l'ensemble des sociétés Model emballage, Tonic emballage, Alpina Board, OD Béton, Général Taka, Post Print, Poly Paper, Haulotte Algérie, Alstra construction et Ouate Industrie Fabric à «déposer leur déclaration de créances conformément aux dispositions de l'article 280 du code du commerce, accompagnée de la totalité des pièces justificatives dans un délai d'un mois à compter de la date de publication dudit avis». Cette déclaration de faillite était prévisible en ce sens que Tonic a vu sa trésorerie, depuis 2005, baisser de manière inquiétante. A telle enseigne que l'entreprise s'est retrouvée dans l'incapacité de rembourser les crédits qu'elle a contractés auprès de la BADR. Une dette évaluée par l'administrateur, M. Bouraoui, à 87,4 milliards de dinars sans compter les 11,16 milliards de dinars que réclament les fournisseurs de l'entreprise. Même l'échéancier accordé par la Banque de développement rural n'a pas été respecté par les responsables de Tonic. C'est la BADR qui a déposé plainte auprès du juge d'instruction, estimant que les crédits ont été accordés sans la présentation de garanties. Abdelghani Djerrar avait alors été mis sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur. Il passera 18 jours en prison avant que ses avocats ne réussissent à faire accepter par le juge la mise en liberté provisoire et son placement sous contrôle judiciaire. Il faut dire que les crédits mirobolants accordés par la BADR soulèvent beaucoup de questions, ce d'autant que l'emprunteur n'a pas présenté des garanties à même de couvrir, en cas de besoin, l'emprunt, sans pour autant que l'institution financière ne juge utile de procéder aux vérifications d'usage dans ces cas de figure. Affaire à suivre. F. A.