De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les salles des fêtes, tout comme le disc-jockey et, à un degré moindre, les salons de coiffure et d'esthétique, font désormais partie de l'agenda mondain estival de centaines de familles de Kabylie. Seulement, beaucoup de vide, d'imperfections, d'appétits insoupçonnés et de considérations strictement régionales sont à relever. Alors que ces établissements ne manquent pas de preneurs en cette période, il est pour le moins inquiétant de se rendre compte que les pouvoirs publics ne s'intéressent qu'à la sécurité et au respect des normes «des salles des fêtes autorisées», et ce, malgré les menaces multiples qu'encourent les nombreux convives, reçus généralement dans des pavillons aménagés, situés dans ou tout près des zones urbaines. «Les services de la wilaya ne contrôlent que les salles autorisées», nous affirme un cadre de la direction de wilaya de Tizi Ouzou. Autrement dit, des salles des fêtes exercent sans autorisation. Mais, en l'absence de chiffres officiels remis généralement par la direction de la réglementation et de l'administration générale (DRAG), il nous est impossible d'avancer le nombre d'établissement activant au noir. Le phénomène est-il très répandu dans la région ? L'ouverture d'une salle des fêtes est soumise à une procédure réglementaire, laquelle ne laisse pas logiquement de place aux amateurs. Deux enquêtes précèdent l'octroi d'une autorisation, la première appelée commodo, qui étudie l'environnement du site d'implantation de la salle des fêtes, et la deuxième, de nature administrative, se rapporte à la moralité de la personne qui en fait la demande. L'existence de salles au noir a-t-elle un lien avec l'effectif très réduit dont disposent les différents services de wilaya, ne permettant pas d'augmenter le taux d'intervention dissuasif, ou s'agit-il d'oublis volontaires induits par les aléas de l'administration nationale ? Cela dit, la gestion dans les normes d'une salle des fêtes ne demande que l'application d'un minimum de règles et de professionnalisme pour la sécurité et le bien-être des invités ainsi que pour celui des riverains, lesquels subissent des nuisances surtout en été. «Il suffit d'être professionnel et respectueux des autres pour éviter les incidents», note le cadre de l'administration, qui cite, entre autres, les règles élémentaires, le respect des horaires, la mise en place d'un système de double vitrage, l'installation et l'entretien des normes de sécurité et le contrôle des décibels. Pour lui, il s'agit plutôt d'un problème de gérance, car, dit-il, si un responsable gère bien sa salle, s'entend bien et d'avance avec les clients, il n'y a pas de risques ni pour les fêtards ni pour les riverains. D'autre part, notre interlocuteur a tenu à signaler la couverture insuffisante en matière de sûreté urbaine, notamment dans les zones rurales, une situation qui rend quasi impossible le contrôle des salles des fêtes. «Dans les zones éloignées des chefs-lieux urbains où la couverture sécuritaire demeure insuffisante, même si les citoyens dénoncent, nous n'avons pas assez de moyens pour répondre à leurs demandes», se désole-t-il, avant de dire qu'il est temps de mettre les salles des fêtes entre les mains des professionnels.