Photo : Riad Par A. Lemili «…Ce regroupement a été réussi à 90%... griefs… la sempiternelle rengaine de manque de sparring-partner… par rapport aux jérémiades qui nous parviennent de Aïn Drahem ou d'on ne sait quel autre hammam.» C'est là l'expression «couchée» noir sur blanc par un envoyé apparemment très spécial d'un confrère pour couvrir le séjour d'une équipe algérienne de division une en France. Ladite équipe qui fait ou parfait sa préparation en terre hexagonale était, il n'y a pas longtemps encore, passée par les hammams décriés par notre confrère. En fait ces propos résument superbement l'état d'esprit qui prévaut depuis quelques années à l'intersaison pour matérialiser ou donner de façon quelque peu concrète le clivage club riche-club pauvre en matière de destination et choix de destination. Et une telle description a l'avantage, ou le désavantage, c'est selon, de donner dans sa stricte version la qualité des stages effectués à l'étranger qui donnent l'impression alors, et au vu et su des rumeurs qui arrivent via la presse, que tout ne va pas très bien dans le meilleur des mondes et que souvent, si ce n'est en général, les séjours sont plus proches de l'odyssée que de l'agréable et idyllique tranche de temps que tout un chacun est en attente de considérer. L'Entente de Sétif, l'USM Alger, le MCA, la JS Kabylie choisissent de se préparer dans des pays européens, semblerait-il, parce que les conditions sont meilleures… une évidence, parce qu'ils ont un standing à préserver du fait de leur notoriété établie mais également parce que leurs responsables savent que la destination pour laquelle optent la majorité de leurs collègues ne présente plus les mêmes avantages du fait de la seule action de la demande sur l'offre. La meilleure des preuves est apportée par la galère vécue par l'AS Khroub à Aïn Cedria, une sympathique commune et un détour touristique exceptionnel au demeurant, mais où le club de la banlieue constantinoise a vécu les pires turpitudes, selon un autre correspondant : un déplacement de 11 heures par route, une attente aux frontières de 3 heures et, «cerise sur le gâteau», un lieu de résidence, ou du moins réputé en tant que tel, qui mettait dans l'obligation la séparation en deux parties de la délégation pour… régler le problème et, enfin, un espace d'entraînement à partager avec une autre équipe, en l'occurrence… l'USM El Harrach, tout comme en… Algérie où les terrains sont partagés entre plusieurs équipes. De plus, le président de l'ASK, rencontré au lendemain du départ de l'équipe en Tunisie, soutenait : «Nous sommes en face d'une situation catastrophique, avec aucun centime dans les caisses et nous ne savons même pas comment entamer la compétition dans trois semaines.» C'est dire l'aspect vaudevillesque de la situation. Alors quand il est rapporté dans les journaux spécialisés que des joueurs passent leur temps à dormir, que des dirigeants, entraîneurs et surtout compatriotes en arrivent à se crêper le chignon, dans un pays étranger, aussi frère serait-il pour certains, pour pouvoir accomplir ce pour quoi ils ont effectué le déplacement… c'est-à-dire accomplir une préparation dans les conditions idoines, parfaites et idéales, il est légitime de se poser la question suivante : tout ça pour ça ! En fait, aujourd'hui tout concourt à ce que la situation soit ainsi et soit pire dans les années à venir, dans la mesure où, si une préparation à l'étranger est sans doute bénéfique, elle n'en est pas pour autant un passage obligé dans les conditions précédemment évoquées parce qu'elles ne reproduisent que celles prévalant en Algérie. Autrement dit, une pléthore de formations et une absence drastique de moyens d'accueil. Ceux qui ont le moyen ne peuvent donc qu'avoir raison de choisir l'Europe où l'environnement est propice parce qu'il existe une culture de la pratique sportive ancrée et pas uniquement pour le football. Néanmoins, l'idée aujourd'hui est de partir pour…partir, pour dire un jour dans la lecture du bilan que le club a fait sa préparation… à l'étranger (même si la terre étrangère est à 10 km à vol d'oiseau de la frontière… c'est le cas de Aïn Drahem) et, enfin, justifier un investissement financier sur lequel il n'est pas exclu d'émettre de sérieux doutes quant à son authenticité. D'ailleurs, après le stage à l'étranger, la nouvelle mode n'est-elle pas de prendre un coach français après être passé par les joueurs (et là heureusement que la FAF a tranché en en limitant la présence) pour des résultats qui, en réalité, n'ont permis qu'une chose au football : patiner comme d'habitude.