De notre correspondant à Constantine A. Lemili La question de la gestion des œuvres sociales dans les entreprises économiques implantées à Constantine et encore du moins celles qui restent et dont la viabilité est sujette à équivoque n'est en fait que la réplique parfaite des turbulences qui laminent l'union territoriale centre de l'UW UGTA, elle-même (l'UTC) au centre d'un scandale financier. C'est-à-dire celle-là même qui devrait veiller à leur bon fonctionnement et à la régularité de leur gestion. C'est donc dans cet ordre d'idées que le dossier des œuvres sociales du centre hospitalo-universitaire n'arrête pas de faire des vagues après la grande lessive intervenue, il y a une année, et qui a vu les gestionnaires, appartenant tous à l'UGTA, voués aux gémonies par les travailleurs et ensuite embarqués dans une enquête de police qui a conclu transitoirement au placement sous contrôle judiciaire de l'ensemble des membres de la commission. La réorganisation de la structure aidera et pour cause l'application, enfin, dans l'esprit et la lettre, de la réglementation qui permettra l'inclusion des représentants des syndicats autonomes au sein de ladite commission reconfigurée ainsi : deux délégués (SNAPAP), trois (SA) et quatre (UGTA). Ce qui en tout état de cause mettait ces derniers en minorité en cas de… L'harmonie ne s'installera pas pour autant et les représentants des syndicats autonomes gardant intactes leurs revendications et plus particulièrement la gestion collégiale des affaires, ce qui implique par voie de conséquence la matérialisation de la loi du nombre… ce qui disqualifie ipso facto les représentants du vieux syndicat. Or, dans les faits, cela ne se passera pas ainsi, sachant que les syndicalistes de l'UGTA continueront à gérer après un gel des activités décidé par la direction générale du CHUC suite aux suspicions qui ont plané sur la gestion évoquée. «Nous avons alors décidé de démissionner», nous dira au téléphone A. Benmili, secrétaire de wilaya du SNAPAP. Nous, en fait, ce sont les éléments des deux syndicats autonomes. Notre interlocuteur enchaînera : «Les services compétents de la DRAG ont été saisis de la nouvelle situation et l'ont fait savoir au DG du CHU Constantine en lui précisant que toutes les mesures que pourraient prendre les membres de la commission dans la configuration présente sont caduques.» Enfin, quant au motif du retrait de leurs représentants, Benmili nous dira : «Il n'était pas question pour nos représentants de s'asseoir et de travailler à la même table avec des personnes sur lesquelles non seulement planait un doute mais qui étaient littéralement accusées de gestion suspecte des deniers des travailleurs, pour ne pas dire de détournement de fonds. Ce qui d'ailleurs a été établi suite à une expertise, voire à une contre-expertise.» Et notre interlocuteur d'enfoncer le clou : «Or, ce sont ces mêmes gestionnaires présumés avoir tapé dans la caisse qui gèrent le compte bancaire, détiennent le pouvoir de signer des chèques… Alors que, d'une part, la morale aurait voulu qu'ils soient éloignés de cette gestion et que, d'autre part, la réglementation oblige l'administration à le faire. Ça n'a jamais été le cas.» Eu égard à ces propos, nous avons pris attache avec S. Zerman, DG du CHU, qui, tout en confirmant la situation, laquelle est d'ailleurs de notoriété publique dans la mesure où le dossier a fait énormément de vagues, évacuera toutefois du revers de la main partiellement la version telle que livrée par le SW du SNAPAP soulignant : «C'est nous qui avons saisi la DRAG parce que la situation devenait ingérable pour préciser à ses responsables que les directions des syndicats autonomes proposaient le remplacement des démissionnaires par d'autres personnes. Or, ces deux syndicats disposaient de suppléants prévus pour ce cas de figure… sauf que ces mêmes suppléants avaient également décidé de se retirer. Dans la confusion, nous avons préféré en référer à qui de droit. Pour nous, il n'était pas question de nous ingérer dans les affaires d'une structure patrimoine des travailleurs, d'où notre décision de lever le gel des activités, de continuer à alimenter le compte bancaire des œuvres sociales afin de ne pas remettre en cause le planning des activités prévues au profit des travailleurs : prime de scolarité, centre de vacances, aides sociales multiples, etc.», concluant : «Nous avons préféré nous en remettre à la décision de la justice dans ce dossier… Vous savez, nous sommes à la tête d'une gestion évaluée à 500 milliards, le milliard des œuvres sociales pour nous est roupie de sansonnet comparativement au reste.» En fait, il semblerait que l'une et l'autre partie aient raison dans ce dossier, même si incontestablement ce qui est avancé par A. Benmili est le plus plausible dans la mesure où le préjudice ayant été constaté suite à une enquête de police et confirmé par expertise et contre-expertise (sollicitée par les mis en cause) il relève du farfelu de permettre la poursuite de la gestion de la commission par des personnes dont l'intégrité semble largement battue en brèche.