De notre correspondant à Constantine A. Lemili L'information est partie d'un article de presse paru dans un quotidien arabophone, un article dont se sont prévalus, arguant leur acquittement par la justice, deux fonctionnaires du CHU de Constantine mis en cause dans un présumé préjudice financier commis au détriment des œuvres sociales. Ce qui est loin d'être le cas dans la mesure où, dans les démarches que nous avons effectuées auprès des services du palais de justice de la wilaya, nous saurons à hauteur du greffe que «l'affaire a été renvoyée pour expertise financière». L. A., syndicaliste par laquelle «le scandale est arrivé», a été à l'origine de la dénonciation d'une gestion folklorique du fonds des œuvres sociales qui lui a valu un ostracisme général au niveau de l'établissement et un harcèlement administratif qui ne disait pas son nom. Quoi qu'il en soit, alertée, la brigade économique de la Sûreté de wilaya prenant la relève, initiait une enquête qui aboutira à la conclusion d'un préjudice d'un montant de 310 000 DA et donc à une première condamnation à six mois de prison ferme pour deux gestionnaires mis en cause et six mois accompagnés d'un sursis pour un troisième. L'appel introduit par les deux agents condamnés conduisant donc à une nouvelle expertise des comptes des œuvres sociales et à l'authenticité ou non d'un préjudice, sinon son évaluation. Approchée, notre consœur nous dira : «En fait, j'ai tenu compte des propos qui m'ont été tenus par quelqu'un proche du dossier.» Toutefois, c'est justement à partir de cette information que les deux responsables des œuvres sociales, le gestionnaire et le trésorier, allaient se faire fort d'obtenir la réouverture du compte bancaire des œuvres sociales que la direction de l'établissement avait, en raison de ces anachronismes de gestion, pris la mesure d'en suspendre le fonctionnement jusqu'à la décision finale de la justice. En fait, par respect à l'orthodoxie de gestion et plus particulièrement à la morale, la direction de l'établissement aurait dû au minimum prendre la mesure conservatoire qui consiste à éloigner deux gestionnaires, qui plus est ordonnateurs du compte bancaire, impliqués, à tort ou à raison, dans une affaire dont le dénouement n'est pas encore connu. Et il semble alors encore plus grave que cette même administration se soit contentée d'un article de presse pour prendre une décision qui a laissé dans l'expectative l'ensemble des travailleurs. La raison de la réouverture du compte bancaire des œuvres sociales obéirait, semblerait-il, à la régularisation de la prime de scolarité due à l'ensemble des agents concernés pour l'exercice 2009/2010. Quoiqu'il eût été plus logique que la commission des œuvres sociales et la direction conviennent de la désignation de nouveaux ordonnateurs jusqu'à ce que la justice tranche. Contactée jeudi dernier par correspondance écrite et transmise par télécopie, la direction de l'hôpital n'a pas daigné répondre à nos questions.