Photo : A . Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Que sont devenus les biens immeubles, meubles et autres équipements après le démantèlement, ces dix dernières années, des entreprises nationales, notamment parmi les plus grandes ou les plus florissantes du pays, du moins de réputation ? Le sujet est vaste et nous avons tenté, au vu de la situation qui prévaut à Constantine dans les résidus de ces entreprises, autrement dit un état de déshérence évident et une clochardisation de sites économiques connus jusque-là pour leur activité mais aussi par leur opulence même si celle-ci s'est avérée avec le temps un leurre. En réalité, une sorte de tonneau des Danaïdes que les cadres de l'Etat ont eu l'intelligence d'en désengager la responsabilité après de nombreuses opérations de soutien sous toutes les formes, notamment par l'injection de masses d'argent pharamineuses en vain. Mais pour les services de l'Etat, s'extirper de cette situation laissait supposer qu'une solution serait au moins effective sous forme de cession, vente directe ou aux enchères des infrastructures évoquées. Or, exception faite du parc mobilier, auto et partiellement des équipements non stratégiques, tout est resté en l'état, notamment les unités de production, les locaux, les magasins etc. Ainsi, après les sociétés de textile (Sonitex, Enaditex, Elatex…), ceux de Districh (Sonipec, Emac), libérés à la fin de l'année dernière après une tentative avortée de cession sollicitée par les travailleurs dans le cadre de la création de petites société de salariés, restent dramatiquement fermés. Donc, non exploités, non cédés et non vendus dans quelque cadre que ce soit. Nous avons pris attache avec un membre de la société de gestion du groupe concerné et su que «dans la logique, la procédure est assez simple. Les magasins n'étaient pas la propriété directe de Districh qui n'était, en fait, que locataire de lieux publics parce qu'appartenant à l'Etat et, donc, relevant des directions des domaines auxquelles ils ont été restitués dans le cadre de locaux résiduels d'entreprises liquidées ou à leurs propriétaires quand il s'agissait de location chez le privé». «Evidemment, nous pouvons vous faire une confidence. Il s'agit, là, d'un cas de figure inédit, les responsables des directions des domaines étant très peu habitués à revoir revenir dans le giron public de tels biens ne savaient même pas quelle attitude adopter face à une telle situation.» Quelles pouvaient être les solutions possibles pour une régularisation définitives de ces biens immeubles ? Nous avons posé la question au directeur de wilaya des domaines de Constantine. «Tout d'abord, sachez que nous suivons de très près la situation des locaux et autres biens que vous avez évoqués. Cela étant, c'est aux services du ministère des Finances de décider de leur devenir, de la voie à suivre et des procédures administratives de cession de ce qu'on appelle les biens résiduels d'entreprises liquidées. Mais au plan local, aucune mesure ne peut être prise, sauf si elle vient en instruction du premier responsable du secteur [le ministre]. En fait, la libération définitive est possible sous divers aspects, notamment la vente aux enchères après évaluation initiale.» La création de l'Aniref, une agence ad hoc de gestion ou de la liquidation définitive de ces biens résiduels d'entreprises dissoutes devrait en tout état de cause contribuer à classer dans un proche avenir ce dossier. Cette agence n'étant pas encore bien opérationnelle et son installation à hauteur de l'ensemble des wilayas les plus importantes du pays n'étant pas non plus finalisé dans les meilleures conditions. De telles réponses formulées par des responsables directement concernés par le dossier devrait, donc, mettre un terme à toutes les spéculations et autres rumeurs autour d'un bradage de fonds de commerce très importants ayant pignon sur rue… selon affinités à des pontes des administrations centrales de départements ministériels, si ce n'est à des prête noms de responsables de la SGP.