L'année universitaire 2009/2010 sera marquée par l'introduction de classes préparatoires aux grandes écoles. Ils seront 2 500 nouveaux bacheliers à être inscrits dans cette nouvelle forme de formation qualifiée de «qualité». Les étudiants des classes préparatoires suivront un cycle de formation d'une durée de deux ans. Cette formation sera ainsi sanctionnée par un concours national d'accès aux 10 grandes écoles nationales. Les filières concernées par ce «modèle» de formation toucheront plusieurs domaines : sciences et techniques, sciences économiques, commerciales et gestion, architecture et informatique. Le ministre compte également accompagner la démarche par l'extension et l'approfondissement du système Licence-Master-Doctorat (LMD) ainsi que la promotion de certaines filières réunissant les critères d'éligibilité à l'excellence, en filière à inscription nationale. Pour le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'université algérienne est appelée aujourd'hui à être en harmonie avec les transformations internationales. Le premier responsable du secteur ajoute que l'opération est «en harmonie avec la démarche de renforcement de la qualité de la formation et la promotion de l'excellence concerne en premier lieu les classes préparatoires en sciences et technologie. Elle interviendra en préparation au concours d'entrée à l'Ecole nationale supérieure polytechnique, l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique et l'Ecole nationale supérieure des travaux publics». Quels seront les critères d'admission à ces classes préparatoires ? La sélection des nouveaux étudiants devant rejoindre ces classes se fera sur la base des résultats du baccalauréat en comptant sur le traitement informatique des vœux des étudiants, prenant en considération les postes de formation ouverts dans ces classes. En vérité, l'état actuel de notre université ne permet pas de miser sur des résultats positifs dans les courts et moyens termes. Il suffit de tendre l'oreille à ce que pensent les enseignants pour se rendre compte que le besoin de l'école algérienne ne se résume pas à des classes préparatoires aux grandes écoles. Le professeur Chitour, de l'Ecole polytechnique d'Alger, ne se fait pas d'illusions à ce propos. Pour lui, «tant que le regard des gouvernants concernant l'université sera ce qu'il est, rien de pérenne ne sera construit et ce n'est pas en consommant les ressources du pays d'une façon frénétique- donnant l'illusion factice que nous sommes un pays émergent- que nous irons vers l'avènement de l'intelligence, de l'autonomie». Le même universitaire recommande de «tourner le dos à la rente pour donner une perspective de sortie du tunnel et d'épanouissement à cette jeunesse qui ne demande qu'à rester». L'attente est grande. A. Y.