De notre envoyé spécial à Charm El Cheikh Malik Boumati Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine réunis en sommet lundi et hier à Charm El Cheikh n'avaient pas encore adopté le projet de déclaration finale hier soir au moment où nous mettions sous presse. Mais les projets de textes qui leur ont été proposés par le conseil exécutif de l'Union africaine, dont nous nous sommes débrouillés une copie, montrent que les dirigeants du continent noir semblent décidés à réduire au maximum les problèmes que vivent les peuples africains, en matière d'eau, d'infrastructures sanitaires, d'alimentation et d'agriculture. La déclaration finale sur l'eau et les infrastructures sanitaires est, en fait, une somme d'engagements que les leaders africains ont pris dans le but d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement en matière d'eau et d'assainissement. Selon le texte en notre possession, les participants au sommet s'engagent à «multiplier les efforts pour exécuter les décisions passées relatives à l'eau et aux infrastructures sanitaires», tout en insistant sur l'importance de ces infrastructures et à «étudier les questions de sécurité de l'eau, notamment son utilisation pour l'agriculture afin d'assurer la sécurité alimentaire». De façon plus particulière, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine s'engagent encore à «développer et/ou moderniser les politiques organisationnelles et les programmes nationaux de gestion de l'eau, et préparer des stratégies et programmes de travail nationaux pour réaliser les objectifs particuliers à l'eau et aux infrastructures sanitaires, dans le cadre des OMD durant les sept prochaines années» ajoute encore le projet de déclaration finale alors qu'il serait aussi question de «préparer l'environnement adéquat pour conforter les engagements effectifs des autorités locales et du secteur privé». En ce qui concerne les ressources transfrontalières, le texte en question a repris la proposition faite par le président de la République Abdelaziz Bouteflika concernant l'utilisation équilibrée et durable de ces ressources, à travers une gestion complémentaire. Les Africains devraient «prendre des mesures d'adaptation pour l'amélioration de nos pays afin de faire face aux menaces grandissantes que constituent le changement climatique et son impact sur nos ressources hydriques et sur nos capacités à atteindre nos objectifs», non sans exprimer leur engagement à «augmenter les ressources financières locales réservées aux activités nationales et régionales relatives à l'eau et aux infrastructures sanitaires de façon consistante et solliciter les ministres en charge des ressources en eau et ceux des Finances pour mettre en place des plans d'investissement adéquats». Le second projet de déclaration finale en notre possession concerne l'alimentation et l'agriculture et, dans son chapitre réservé aux constats, les leaders africains ont adopté la position de l'Algérie ayant récusé l'idée qui dit que la crise alimentaire est due à la hausse des prix du pétrole. On y cite pêle-mêle la demande croissante sur les céréales et la baisse de l'offre, les atteintes à l'environnement et les changements climatiques, la désertification, la sécheresse et la baisse de la production agricole, résultat de la baisse des investissements dans le secteur de l'agriculture, en plus de la hausse des prix des hydrocarbures.