De notre envoyé spécial à Charm El Cheikh Malik Boumati Les chefs de la diplomatie de l'Union africaine ont achevé hier samedi dans la ville balnéaire de Charm El Cheikh en Egypte, leurs discussions autour de l'ordre du jour à préparer et à soumettre aux chefs d'Etat et de gouvernement africains appelés à se réunir en sommet demain et mardi prochain. C'est Abdelkader Messahel, le ministre délégué aux affaires maghrébines et africaines, qui a représenté l'Algérie lors de ces rencontres ministérielles ayant abordé de nombreux thèmes qui concernent au premier plan le continent noir, notamment ce thème principal relatif aux avancées enregistrées en matière de réalisation des objectifs de développement du millénaire, concernant deux points précis, à savoir l'eau et l'assainissement. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui est arrivé à Charm El Cheikh dans l'après-midi d'hier, a été accueilli à l'aéroport par le Premier ministre égyptien Ahmed Nadif ainsi que par l'ambassadeur d'Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar. Un programme chargé attend le chef de l'Etat à partir d'aujourd'hui dimanche puisqu'il est appelé à assister aux différents mini-sommets qui précéderont le sommet de l'UA, notamment celui des chefs d'Etat chargé de la mise en œuvre du NEPAD, celui du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) ainsi que la réunion du Conseil de la paix et de sécurité. De nombreuses questions seront soumises aux leaders des pays africains, comme l'a souligné le ministre délégué aux affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel qui s'est exprimé à plusieurs reprises avec les représentants de la presse nationale, en marge des réunions de préparation du sommet. S'il insiste sur le fait que la question de l'eau et l'assainissement soit le thème central du sommet, il affirmera que de nombreuses autres questions seront traitées à Charm El Cheikh, notamment celles relatives à la sécurité et la stabilité sur le continent, ainsi que la crise alimentaire. Pour ce dernier point, l'Algérie a récusé l'idée qui établit un lien exclusif entre la crise alimentaire mondiale et la hausse continue du prix du pétrole. «La crise alimentaire mondiale n'est pas due seulement à la flambée que les prix du pétrole connaissent ces dernières années, mais aussi et surtout au déséquilibre mondial et à la tenue des engagements par nos partenaires envers l'Afrique, notamment en termes d'aides au développement», affirmera M. Messahel qui évoquera également la question de la paix et de la sécurité sur le continent traitée lors des travaux. L'Algérie, qui encourage le dialogue entre toutes les parties en conflit, soutient les propositions qui viennent des organisations régionales, comme la SADC dans le cas de la crise qui secoue ces derniers temps le Zimbabwe. M. Messahel précisera par ailleurs que l'Algérie défend l'idée de la diplomatie préventive qui permettra d'éviter les conflits sur le continent africain. En ce qui concerne les tensions existant encore, le ministre algérien ne manquera pas de rappeler que «l'Union africaine s'est dotée d'instruments qui doivent être mis en œuvre». C'est aussi dans ce sens que le Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union africaine compte avoir une force africaine d'interposition dont le principe de création est déjà acquis. A partir de 2010, cette force sera une réalité avec un nombre d'éléments conséquents, a souligné pour sa part l'Algérien Ramtane Laamamra, commissaire du Conseil de la paix et de la sécurité, présent à l'International Congress Center où se déroulent les travaux.