La décision prise par le gouvernement de passer au week-end semi-universel a été saluée à l'unanimité par les opérateurs économiques algériens. Vingt-quatre heures seulement après la décision prise en Conseil des ministres, les organisations patronales ont affiché leur satisfaction. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a qualifié ce changement d'«exigence économique incontournable». Se disant «satisfait», le président du Forum, Réda Hamiani, a expliqué que le repos hebdomadaire appliqué actuellement est à l'origine de nombreux dysfonctionnements constatés dans les échanges économiques et commerciaux de l'Algérie avec l'étranger. Pour la même source, le week-end jeudi-vendredi instauré en 1976, lorsque l'Algérie vivait sous un régime socialiste panarabe, fait perdre à notre économie environ un milliard de dollars par an. «La majorité des échanges commerciaux de l'Algérie se font avec les pays de l'Union européenne [70%], les Etats-Unis et le Japon, qui, eux, appliquent le week-end universel», dira Hamiani. Ce dernier ajoutera que le changement de week-end a été déjà adopté dans certains secteurs tels que celui des banques et des assurances dont les sociétés se sont retrouvées dans l'obligation d'opérer un décalage pour tenter de réduire les pertes et s'adapter au rythme du client ou du fournisseur extérieur. Même son de cloche chez la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA). «La décision d'organiser le repos hebdomadaire pendant les journées de vendredi et samedi est arrivée à point nommé», estime, dans une déclaration à l'APS, le président de la CNPA, M. Mohand Saïd Naït Abdelaziz. Dans les milieux bancaires algériens, instaurer un congé hebdomadaire semi-universel fera gagner deux jours aux banques opérant en Algérie. «L'instauration d'un week-end semi-universel en Algérie aura un énorme impact positif sur l'économie algérienne», nous a fait savoir un haut responsable de banque, pour lequel, dans ce cas de figure, les banques algériennes vont bénéficier de deux jours par semaine. «Les banques ferment les vendredis et samedis et les autres établissements les jeudis et vendredis, et samedi-dimanche pour les étrangers. Donc on ne travaille avec l'étranger que les lundis, mardis et mercredis», explique notre source. En clair, les banques algériennes, les institutions étatiques (ministères, wilaya…) et les établissements ayant des transactions avec les banques, seraient «en adéquation» avec les banques. Soit un jour de «décalage» seulement. Dans le même sillage, ce haut cadre de banque estime que, compte tenu du volume d'échanges commerciaux de l'Algérie avec les Occidentaux (80% seulement avec les Européens), l'instauration d'un tel week-end devient plus qu'une nécessité. De son côté, le directeur du port d'Alger, M. Abdelhak , a estimé que le changement de week-end permettra à son entreprise d'«être en adéquation avec les institutions financières du pays, notamment les banques qui ont déjà organisé le repos hebdomadaire de leurs personnels pendant les journées de vendredi et samedi». Pour ce gestionnaire, «ce changement est une bonne chose : c'est, en quelque sorte, une journée de plus de gagnée». S. B.