En tranchant sur la question de changer le week-end, lors du Conseil des ministres, le président Bouteflika a répondu favorablement à un vœu qui avait pris, ces derniers temps, l'allure d'une revendication émise par plusieurs opérateurs économiques et organisations patronales. Voulant vraisemblablement ménager la chèvre et le chou, le chef de l'Etat a, ainsi, opté pour un week-end semi-universel (vendredi-samedi). En tout cas, cette décision, est bénéfique. D'un côté, elle va permettre aux fidèles d'accomplir la prière du vendredi, et de l'autre, nous mettre dans le même rythme de travail que les étrangers, ainsi que nos banques. En effet, changer le week-end instauré en 1976 quand le pays vivait sous un régime socialiste panarabe fera gagner à notre économie pas moins d'un milliard de dollars par an. Etre en porte-à-faux avec le programme de nos principaux partenaires économiques, tels que l'Union européenne avec 85% des échanges commerciaux, est préjudiciable à notre économie. Et pourtant, l'argument tant affiché par certaines parties, à savoir le côté religieux de la chose, on l'aura compris, n'a aucun fondement valable, d'autant que plusieurs pays non moins musulmans que le nôtre, ont opté pour la formule du samedi-dimanche sans pour autant soulever un tollé aussi bien des citoyens que de la sphère politique. Car, il n'existe, en réalité, aucune contrainte d'accomplir le devoir religieux (la prière), si l'on est en plein travail. Mieux, la religion musulmane n'a aucunement classé la journée de vendredi comme une journée de repos, mais une journée de la grande prière. S'il est vrai que pratiquer la grande prière est une obligation pour les musulmans pratiquants -synonyme de se déplacer dans les mosquées, donc de quitter les lieux de travail- il n'en demeure pas moins que celle-ci est accomplie en l'espace de deux heures. Toutefois, la référence à la religion ne prime pas, souvent, devant l'économie, comme essayent de nous le faire croire certaines parties. Les intérêts économiques de l'Algérie doivent passer au-dessus de toute autre chose, même si elle est d'ordre religieux. Le rôle de l'Etat, dans ce cas, est de veiller aux intérêts économiques du pays, en instaurant des lois et un encadrement macroéconomique adéquat pour le développement de plusieurs secteurs. En d'autres termes, l'économie algérienne, monoexportatrice au demeurant, ne doit pas être l'otage des idéologies, surtout de celles qui ne peuvent que la mener à la décadence. Rester longtemps en «décalage» avec le reste du monde ne peut qu'engendrer des pertes financières sèches, et, parfois, fatales. Surtout, en ces temps de crise. S. B.