De notre correspondant à Constantine A. Lemili La canicule est bien réelle à Constantine, qui ne saurait déroger évidemment aux prévisions faites par les services concernés. Elle n'en est pas moins décuplée par les nombreux feux réputés domestiques parce qu'allumés par les agriculteurs dans ce qu'appellent les spécialistes «les feux de chaume» et qui viennent donc en rajouter à l'enfer ambiant. Bien entendu, la quantification de cette canicule est allègrement avancée par les habitants qui, en l'absence de repère sérieux, sans être sérieux le moins du monde des «45, 46 degrés» et excusez du peu «…à l'ombre». Il n'en demeure pas moins toutefois que si la canicule est visible, compte tenu de ce qui a été précédemment évoqué, elle est facilement confirmée à hauteur des services d'urgence des différentes structures sanitaires et plus particulièrement le CHU qui reste le seul à disposer des moyens adéquats de prise en charge des sujets sensibles ou plus prédisposés que d'autres la montée du thermomètre. Ainsi, les malades chroniques sont les plus exposés au même titre que les personnes âgées mais également les nourrissons. Une situation qui, obligatoirement, fait déserter les rues et autres artères urbaines, voire suburbaines habituellement engorgées à partir de dix heures du matin et ce jusqu'au crépuscule. Les rares personnes continuant à vaquer à leurs occupations prennent le soin de déambuler, lestés toutefois d'une bouteille d'eau sans cesse renouvelée alors que des commerçants n'hésitent pas à faire bonne charité en mettant à quelques mètres de l'huis de leur boutique un contenant de l'eau… tiède, mais qui n'en désaltère pas moins dans des conditions hygiéniques douteuses tous ceux qui y recourent. L'un des points positifs est sans doute les sorties très limitées des éléments de la Protection civile pour intervention sur de grands feux, notamment de forêt, même si les spécialistes estiment que la vraie canicule (elghchatt) n'a lieu qu'à la fin du mois de septembre sinon au début du mois d'octobre quand «tout ce qui est vert sera vraiment sec», donc susceptible de prendre feu à n'importe quel moment et n'importe quel artifice aidant au-delà de l'acte volontaire même. Quoi qu'il en soit, la température a été telle depuis une semaine que les coupures de courant ont été plus que fréquentes dans certains quartiers de la ville, plus particulièrement des cités entières des villes périphériques avec parfois une suspension de fourniture qui dépasse les 8 heures (cas de la cité des 1 600 logements au Khroub) incitant les familles à déserter leurs foyers et à veiller à la pleine lune jusqu'au lever du jour. Une autre image évidente, celle des véhicules dont les conducteurs n'ont pas eu la présence d'esprit de «se garer», dont le moteur chauffe et tarit le… radiateur pour aboutir à des conséquences encore plus graves comme celle de couler la… culasse. Ceux qui ont pâti de cette mésaventure sont surtout les conducteurs qui font partie des cortèges nuptiaux lesquels, est-il besoin de le souligner, ne roulent pas à l'allure d'un grand prix de formule 1. Les noceurs qui ne risquent pas de l'être plus, compte tenu de la fournaise qui prévaut dans les salles des fêtes où ils sont conviés et dans lesquelles les climatiseurs sont systématiquement arrêtés face au risque de… cramer. Pis encore, la majorité de ces installations sont rarement mises à contribution dans les domiciles privés même en raison des chutes de courant. Ils servent plus au décor qu'à leur fonction normale. Au cours de ce week-end, le rush vers les plages était donc prévisible et il l'a été avec, forcément, sa cohorte de désagréments, à savoir les longues files de voitures, le peu de civisme de la majorité des conducteurs, l'obstination des chauffeurs de véhicules industriels à rouler à un train de tortue et de ne pas libérer un tant soit peu le flux et enfin une multiplication de barrages fixes des services de sécurité qui compliquent plus la situation qu'ils ne la règlent. Soulignons enfin qu'il n'existe qu'un seul bassin d'eau… public s'entend. Les deux ou trois restants appartenant à des privés ne sont pas accessibles à ceux qui en ont le plus besoin.