«Face aux dérives constatées dans la gestion du parti par le président et dont la déroute de la dernière consultation électorale en est la parfaite illustration, le président, comme à l'accoutumée, continue dans sa logique dictatoriale, quitte à vider le parti de tout son potentiel humain constitué de militants et de militantes qui se sont sacrifiés durant de longues et pénibles années pour donner un minimum d'assise et de consistance à la formation politique.» C'est par ces propos qu'est introduit le communiqué signé par le membre fondateur et ex-secrétaire national de Ahd 54, Toufik Chellal, et à travers lequel il redonne vie à la dissidence qui secoue ce parti depuis quelque temps, précisément au lendemain de la présidentielle d'avril 2009. Pour l'auteur du communiqué, l'échec de la participation de Ahd 54 à cette consultation incombe à la seule direction en plus de «certains cadres locaux» qui ont fait preuve de défaillance avant et pendant la campagne électorale. «Pour notre part, nous n'avions jamais cessé d'attirer l'attention sur les méthodes autocratiques et expéditives du président qui s'est éloigné des traditions ayant présidé à la fondation du parti et à son fonctionnement. Ces revirements ont fait l'objet d'interpellations de plusieurs membres de la direction lors de réunions officielles», poursuit le militant frondeur qui note que certains membres du bureau exécutif ont remis leur démission avec toutes ses motivations lors du dernier conseil national du parti. Il en est de même, ajoute-t-il, pour le départ en masse de «tous les élus locaux et nationaux sans la moindre information ni débat sur leurs raisons». M. Chellal rappelle les propositions présentées par les dissidents lors de ce conseil national pour une sortie de crise. A savoir, la démission du président, Ali Fawzi Rebaïne, ainsi que des membres du bureau exécutif national «séance tenante» ; la présentation du bilan financier du parti devant le conseil national et, enfin, la mise en place d'un comité chargé de la préparation du congrès extraordinaire. Ce qui, poursuit le concerné, ne fut pas pris en considération par le président de Ahd 54 qui a fait preuve d'une «confiscation du parti parce que obsédé par le pouvoir personnel et animé par des ambitions strictement matérielles». Face à cette situation, écrit-il encore, tout militant et militante se doit de réagir pour mettre fin à ses agissements : «Pour ce faire, nous pensons que le parti recèle des ressources humaines capables de se réapproprier les commandes du parti et de le remettre sur sa voie originelle.» Aussi un appel est-il lancé à tous les militants en vue de «se prononcer officiellement» sur cette situation en adhérant à la démarche de la préparation d'un congrès extraordinaire et ce, dans la perspective du «renouveau du parti». M. C.