En application des directives de la direction de l'organisation syndicale, des congrès d'Unions de wilaya (UW) de l'UGTA ont été programmés pour celles d'entre elles qui sont en posture d'illégitimité du fait de fin de mandat. La semaine dernière, c'était au tour de l'Union de wilaya d'El Oued, présidée pendant seize ans par l'ex-président de l'APN, Amar Saïdani, de procéder au renouvellement de son exécutif et de son bureau. Un renouvellement qui n'a pas été sans remous quelques jours avant la date fixée. En effet, les cadres syndicalistes de la ville aux Mille Coupoles ont vécu quelques semaines de diktat imposé par le secrétaire général de l'UW par intérim. Suspendu par la centrale syndicale, le sénateur issu du parti de Abdelaziz Belkhadem (le FLN) a cependant continué à présider aux destinées de cette structure de l'UGTA, y compris via son fils lorsque ses activités parlementaires le contraignent à se déplacer à Alger. Le parlementaire Rahal El Mouldi a été jusqu'à adresser une missive au ministre de l'Intérieur, se plaignant du wali d'El Oued. Il a accusé le chef de l'exécutif de la wilaya de vouloir imposer «des délégués au congrès de l'Union de wilaya en complicité avec son ami Salah Djenouhat. Comme nous l'avons contacté hier matin par téléphone pour avoir sa réaction, le secrétaire national chargé des finances à l'UGTA nous a indiqué qu'il était fier de son amitié avec le wali d'El Oued, comme de celle qu'il entretient avec beaucoup d'autres cadres de l'Etat. «La correspondance adressée par El Mouldi n'avait pour d'autre objectif que de détourner l'opinion en ce qui concerne les syndicalistes délégués», nous a-t-il indiqué. Salah Djenouhat s'est inscrit en porte-à-faux avec les déclarations tendancieuses de son désormais ex-camarade syndicaliste et relatives à l'ingérence du wali d'El Oued dans les affaires de l'UGTA locale. «Les syndicalistes ne sont pas dupes et ne se sont jamais laissé faire lorsqu'il s'agit de choisir ceux qui dirigeront leurs structures, que ce soit au niveau local ou national. C'est leur faire insulte que de prétendre le contraire.» S'exprimant en second lieu au nom de la Centrale syndicale, notre interlocuteur nous indiquera que M. Rahal El Mouldi n'a pas été mandaté par la direction de l'organisation pour s'adresser au ministre de la République. Il n'a aucun droit de porter un quelconque jugement sur un cadre de l'Etat. Cela, d'une part. Et d'autre part, «il a été suspendu par le secrétaire général de l'UGTA suite à de nombreuses défaillances et autres accusations sur la gestion des finances de l'Union de wilaya». Et Salah Djenouhat d'ajouter : «La Centrale a d'ailleurs bloqué le compte de l'UW. Une commission du contrôle des finances va être dépêchée d'Alger pour scruter les comptes.» Par ailleurs, et en dépit de toutes les tentatives de sabotage, le congrès de l'UW a eu lieu, en présence de 87 délégués et de trois secrétaires nationaux, dont Abdelkader Malki et Salah Djenouhat. 58 syndicalistes se sont portés candidats pour les 41 postes de la commission exécutive de la wilaya. Les élections se sont déroulées à bulletins secrets. D'autres congrès d'Unions de wilaya sont prévus à partir de septembre et il n'est pas exclu que d'autres remous surgissent. Et pour cause ! Les enjeux sont importants, surtout pour ceux dont la rente reste la seule passerelle vers d'autres horizons. F. A.