Plusieurs dizaines de délégués syndicaux, rejoints par des militants de partis politiques et autres organisations syndicales, ont observé hier un sit-in devant le siège de l'Union de wilaya (UW) de l'UGTA de Béjaïa pour protester contre une suspension jugée abusive, prise à l'encontre du secrétaire général de l'union locale d'Amizour, Boualem Chouali. Les protestataires ont demandé aux responsables de l'union de wilaya des explications sur la suspension du syndicaliste d'Amizour, réconforté par un vote de renouvellement de confiance. Les explications, ils ne les auront qu'après la levée préalable du sit-in, leur a-t-on répondu. Les syndicalistes en colère ont fini par investir les locaux de l'UW, empêchant la tenue d'une réunion de la commission exécutive de wilaya. Leurs exigences se résument à « mettre un terme au terrorisme syndical », à la levée des suspensions des « camarades syndicalistes », au départ de l'actuel secrétaire général par intérim de l'UW et à la réappropriation de l'UGTA de Béjaïa comme « instrument de lutte ». Les protestataires ont levé leur sit-in après avoir obtenu un rendez-vous pour le début de la semaine prochaine avec la centrale syndicale. La suspension du SG de l'union d'Amizour a été prononcée le 28 septembre dernier par le secrétariat de l'union de wilaya pour « insubordination aux instances syndicales hiérarchiques, notamment depuis la préparation du 11e congrès national » de l'UGTA, explique le SG par intérim de l'UW, Fatah Boubalou, dans une note d'information transmise à notre rédaction à la veille du sit-in. C'est dire que ce 11e congrès, tenu en mars dernier, a provoqué une onde de choc. Deux cadres du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE), dont le SG et le chargé de l'organique de l'union de wilaya, ont été, pour rappel, suspendus pour avoir qualifié ce congrès d'antidémocratique. Cette nouvelle suspension serait un autre épisode de l'après-congrès du printemps dernier.