Ils étaient tout feu tout flamme. Les secrétaires généraux des 10 Unions locales de l'UGTA, les membres de la commission exécutive de l'Union de wilaya d'Alger (UWA) et d'autres membres encore non élus, à l'image des cadres syndicaux de secteurs aussi importants de la zone industrielle de Rouiba, du port d'Alger qui ne figuraient pas dans la composante de l'UWA., ont exprimé leur impatience quant à la tenue immédiate du 10e congrès de cette structure de l'Organisation syndicale pour mettre fin à «l'illégitimité» et sortir avec une Union de wilaya forte et déterminée à aller de l'avant. Forte de plus de 172 418 adhérents, l'Union de wilaya d'Alger est l'une des plus importantes du pays. Aussi, suscite-elle des convoitises depuis nombre d'années. Certains syndicalistes ont même été jusqu'à créer une coordination à la veille des 11e assises de l'UGTA, tentant ainsi de déstabiliser l'organisation, faisant dans la désinformation et les rumeurs en faisant croire aux travailleurs qu'ils étaient en voie de résoudre l'ensemble de leurs problèmes pour les rallier à ladite coordination. Dirigée depuis 1997 par Salah Djenouhat qui a succédé à Medjahed (aujourd'hui décédé), la structure de l'UGTA a connu une multitude de turbulences. Certains de ses membres, sans base syndicale, se sont complus dans la position de rentier qu'ils se sont construits, mettant de côté les revendications socioprofessionnelles de leurs adhérents. Ils ont été jusqu'à opprimer des travailleurs, suspendre des cadres syndicaux de valeur pour ne pas leur faire de l'ombre. En onze ans, l'Union de wilaya d'Alger a connu une série de réorganisation menée par M. Djenouhat, aujourd'hui secrétaire national chargé des finances. Et auquel a été confiée la tâche ardue de présider la commission de préparation du congrès de l'UWA aux côtés de trois autres secrétaires nationaux. Le choix de Djenouhat par l'instance dirigeante de l'UGTA, y compris Abdelmadjid sidi Saïd n'est pas fortuit. Il répond à la nécessité de mettre de l'ordre dans la maison au niveau de la capitale pour ce faire, Salah Djenouhat semblait tout indiqué en ce sens qu'il était chargé de l'organique au niveau de la centrale et connaît l'ensemble des responsables syndicaux aussi bien à l'échelle nationale qu'au niveau d'Alger. Il a toujours su éviter les affrontements avec ses camarades et privilégier la sagesse et le dialogue. Ce qui est le fort de n'importe quelle organisation syndicale dans ses rapports internes. Lundi dernier, au siège de la centrale et après quelques interventions de secrétaires généraux d'unions locales qui ont dénoncé les agissements de certains de leurs camarades, il a mis les points sur les I. «Je n'ai d'animosité ou de rancœur envers personne. La désignation des membres de la commission de préparation du congrès ne s'inscrit nullement dans ce cadre». Il proposera ensuite la composante de la commission au vote. C'était l'approbation unanime. Salah Djenouhat rappellera quand même que ladite commission aura besoin de l'aide de tous, elle n'est pas fermée. «Le jour du congrès, c'est l'urne qui tranchera et aucune exclusion ne sera faite. La liberté de candidature est garantie», lancera-t-il. Allant dans le même sens, le secrétaire général de l'UGTA mettra en garde contre l'hypocrisie syndicale, les tentatives de déstabilisation et l'élaboration de Procès verbaux dans les cafés. «Tout doit se faire dans la transparence, dira-t-il. Que celui-ci qui veut le mandat n'a qu'à faire montre de la force qu'il représente.» Abdelamdjid Sidi Saïd rappellera aux présents les défis qui attendent l'organisation de manière générale et les Unions de wilaya, dont celle d'Alger de manière particulière. «Nous avons du pain sur la planche. C'est vrai que nous sommes forts de 1 800 000 travailleurs, mais il faut s'attaquer à la syndicalisation dans le secteur privé. Ce qui n'est pas de tout repos.» Il exhortera l'assistance à plus de responsabilité le jour du congrès. «Celui qui veut venir avec un couteau dans la poche n'a qu'à rester chez lui ou encore quitter carrément l'organisation. Nous ne lui en tiendrons pas rancune.» Le patron de la centrale n'omettra pas en parallèle de louer le mérite des actions de mobilisation et de solidarité (nationale et internationale) des cadres syndicaux de la wilaya d'Alger. Le 10e congrès de l'Union de wilaya d'Alger est prévu au courant du mois de novembre, avant l'Aïd El Adha. F. A. Accusés de complicités avec des entreprises privées, des inspecteurs du travail mis à l'index Lors de l'installation, lundi dernier à la centrale syndicale, de la commission de préparation du 10e congrès de l'Union de wilaya d'Alger, et dans le débat qui s'en est suivi, les cadres syndicaux ont mis en exergue les difficultés qu'ils trouvent à créer des sections syndicales dans les entreprises privées. Les intervenants n'ont pas été de main morte allant jusqu'à pointer un doigt accusateur envers certains inspecteurs du travail. Lesquels, ont déclaré plusieurs secrétaires généraux d'unions locales ne «s'encombrent pas de scrupules pour montrer les astuces aux patrons privés afin d'éviter toute velléité de création d'une section syndicale». Ils s'appuient dans ce sens sur un article de la loi 90-11 portant sur l'exercice du droit syndical, et relatif à la représentation du personnel dans le cadre du comité de participation. Pourtant, cette même loi est on ne peut plus clair en la matière puisqu'elle prévoit que le droit de créer une section syndical s'exerce au prorata du volume des effectifs de l'entreprise. «On savait que le contrôle de l'inspection du travail est défaillant, mais de là à ce que ses agents se mettent de connivence avec les patrons contre le droit des travailleurs, c'est inadmissible», nous dira un syndicaliste qui a eu maille à partir avec plusieurs entreprises privées. «C'est comme ça que les patrons se permettent, dans l'impunité totale de licencier à tout va et à n'importe quel moment un travailleur qui s'essaierait à revendiquer ses droits reconnus constitutionnellement», poursuit notre interlocuteur.