La création d'un fonds d'investissement d'Etat a suscité moult interrogations chez la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). En effet, l'organisation que dirige M. Mhenni s'est interrogée sur «la place» des petites et moyennes entreprises dans la mise en application d'un tel fonds. «Le résidu industriel qui a survécu à la décennie noire ne s'est pas empêché de manifester son inquiétude sur la place qui lui revient dans l'autre volet de décision en matière de relation des PME-PMI avec les banques», a indiqué la CIPA dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Plus incisive, cette organisation a noté que l'arrivée du fonds d'investissement d'Etat suscite un nombre important de questions qui appellent des réponses claires afin d'apaiser les incompréhensions des uns et des autres. «Les opérateurs économiques s'interrogent sur la place de chacun d'eux dans la mise en application de ce fonds», souligne la même source. «Les PME-PMI doivent-elles se considérer parties prenantes, ou bien s'agit-il de mesures touchant uniquement la promotion de nouvelles activités dans le cadre de la concrétisation de 200 000 nouvelles PME et la création de 3 000 000 postes d'emploi prévu dans le quinquennat 2009-2014 ?» s'interroge la CIPA. Mettant en exergue le rôle primordial que peuvent jouer les PME dans l'édification d'une économie forte et développée, la CIPA a rappelé que ces mêmes petites et moyennes entreprises, ayant survécu magistralement à la décennie noire, subissent parallèlement «les lenteurs administratives, la mauvaise gouvernance». «Ces questions sont posées, car il n'est pas certain que tout le monde soit concerné par cet instrument d'investissement annoncé déjà lors de la campagne électorale qui a coïncidé avec l'anniversaire de l'UGTA à Arzew», conclut le communiqué. Pour mémoire, l'Algérie a décidé de créer un fonds d'investissements public local pour financer des projets d'investissement nationaux. Ce fonds avait alors indiqué le ministre des Finances, Karim Djoudi, va permettre aux opérateurs d'accéder aux ressources financières pour financer des projets d'investissements importants. «C'est une société d'investissement qui intervient sous forme de fonds d'investissement», a-t-il expliqué. Financé principalement par les ressources qui seront mises à sa disposition par le Trésor public ou empruntées sur le marché national des capitaux, ce fonds prendrait des participations dans des entreprises publiques existantes ou à créer et participerait aux montages financiers de projets. S. B.