Les décisions prises lors du dernier Conseil des ministres, tenu mardi dernier, relatives à la relation entre les PME/PMI et les banques et la création du Fonds d'investissement de l'Etat suscitent moult interrogations auprès de certains opérateurs économiques en Algérie. « Cette inquiétude se traduit par l'arrivée du Fonds d'investissement de l'Etat qui suscite un nombre important de questions », souligne la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), dans un communiqué de presse parvenu hier à notre rédaction. Cette organisation patronale semble déroutée. « Les PME/PMI qui ont existé par le passé et qui ont contribué à l'édification et au développement économique post-indépendance, celles qui ont bravés les affres de la décennie noire par des sacrifices, des banqueroutes, de la dégradation d'une partie ou de la totalité de leur outil de production ? (...) », s'interroge encore la même source. Soutenant qu'« il n'est pas certain que tout le monde soit concerné par cet instrument d'investissement », la CIPA qui craint « une discrimination » et redoute que cela puisse mettre « fin aux espoirs des opérateurs économiques de la CIPA qui ont fermement soutenu les reformes engagées ». Abdelaziz Mehenni, président de CIPA, se demande également si ces mesures décidées au terme du Conseil des ministres à propos de la relation entre PME-PMI et banques visent « uniquement la promotion de nouvelles activités, dans le cadre de la concrétisation de 200 000 nouvelles PME et la création de 3 millions de postes d'emploi prévus dans le quinquennat 2009/2014 ». En somme, la Cipa revendique « des réponses claires (…) pour apaiser les incompréhensions des uns et des autres ». Pour rappel, la loi de finances complémentaire 2009, adoptée par le Conseil des ministres mardi soir, prévoit un plan d'action destiné à soutenir les petites et moyennes entreprises. Le programme porte, entre autres, sur l'augmentation du niveau garanti des crédits aux petites et moyennes entreprises dont le plafond passera à 250 millions de dinars. La caisse de garantie des crédits aux PME prendra en charge des projets d'un montant entre 51 et 250 millions de dinars, tandis que le Fonds de garantie (FGAR) sera consacré aux projets d'un montant allant de 1 à 50 millions de dinars. En outre, les banques publiques devront désormais créer des filiales chargées du capital investissement et du leasing.