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Préservation de l'authenticité des œuvres cinématographiques arabes et maîtrise des nouvelles techniques Le cinéma arabe entre vision classique et vision moderne
Parmi les conférences qui ont marqué la 3e édition du Festival du cinéma arabe d'Oran, se distingue celle qui a engagé la réflexion sur les voies et moyens pour préserver le cachet spécial du cinéma arabe et, en même temps, en le dotant des technique modernes susceptibles d'améliorer la qualité des films proposés au public. Ce qui a conforté l'appel du secrétaire d'Etat à la Communication auprès du Premier ministre, M. Azzeddine Mihoubi, relatif à la création d'un fonds de soutien arabe à la création cinématographique. Un fonds qui permettra la productivité en tenant compte des bonnes technicités, pour parvenir à concilier l'authenticité des œuvres cinématographiques arabes et la maîtrise des techniques cinématographiques modernes. Une conclusion sur laquelle se sont accordés tous les critiques de cinéma ayant participé aux travaux de la conférence. Une conférence qui s'est inscrite sous le sigle du «cinéma arabe entre vision classique et vision moderne». Les participants y ont mis l'accent sur la nécessité d'acquérir les techniques contemporaines et de préserver l'authenticité dans les œuvres cinématographiques». Parmi eux, il convient de souligner l'intervention du critique de cinéma égyptien, Kamel Ramzy. Ce dernier a affirmé, à raison d'ailleurs, qu'il y'avait dans les œuvres cinématographiques arabes classiques une touche de modernité malgré l'absence d'utilisation de techniques modernes. Il a évoqué la difficulté dans l'écriture du scénario, en soutenant l'idée selon laquelle les films classiques sont un gage de réussite de tout travail cinématographique. Le critique marocain, Mustapha El Mesnaoui, a apporté de l'eau au moulin de son collègue égyptien tout en estimant que «la question de la vision classique chez les cinéastes arabes repose au plan artistique sur le récit, c'est-à-dire (le dialogue), en négligeant la photo avec toutes ses caractéristiques et les acoustiques». En ce qui concerne la modernité, le même critique a laissé entendre «qu'elle connaît des résistances de la part du public qui rejette les nouvelles œuvres cinématographiques qui ne s'adaptent pas à l'évolution du temps». Le critique jordanien, Adnane Madanet, a, quant à lui, abordé le sujet des nouvelles techniques et des productions cinématographiques, deux choses qui vont de pair, sans quoi l'artiste ne peut réaliser son œuvre. Quant au volet de la maîtrise des nouvelles techniques, le même critique estime que le besoin se fait sentir car les conditions de projection dans les salles de cinéma à caractère commercial sont toujours gérées par des techniques traditionnelles qui nécessitent tout un savoir-faire. Il a ajouté, dans ce contexte, que la numérisation a quelque chose de bon pour avoir réglé des problèmes qui se posaient pour la confection des films, mais elle doit aussi se réadapter avec les techniques de projection traditionnelles. La question qu'il a posée est de savoir comment utiliser ces techniques sans que le cinéma ne perde son identité, voire son authenticité. M. Madanet a mis, également, l'accent sur l'importance de la préservation de l'identité nationale et l'authenticité de «l'histoire dans l'utilisation des techniques dans les œuvres cinématographiques», en déclarant que «ce n'est qu'à partir de là qu'on pourra dire que c'est un film dans la forme et dans le fond». Le critique palestinien, Bechar Brahim, a abordé, dans son intervention, le nouveau cinéma palestinien, en disant que «le nouveau cinéma palestinien cherche à marquer la présence en force de la question palestinienne dans l'actualité mondiale à travers l'image après des années d'absence et de léthargie». «Le cinéma palestinien s'est transformé, aujourd'hui, en un moyen de tous les espoirs pour refléter fidèlement le vécu des Palestiniens sous le joug de l'occupation israélienne», a souligné le même intervenant. En ce qui concerne la production cinématographique palestinienne, M. Azzeddine Mihoubi a souligné que «les travaux cinématographiques palestiniens ne sont pas uniquement dirigés vers le monde arabe mais également aux autres pour faire connaître sa cause». Le secrétaire d'Etat a, également, appelé à renouveler les liens avec l'histoire comme question primordiale, déclarant qu'il faut accorder «notre intérêt à l'histoire du cinéma». En réponse à une question d'un artiste au sujet du financement des travaux cinématographiques des gouvernements des pays arabes, le secrétaire d'Etat a souligné que «chaque pays à sa propre politique dans ce domaine» et que cette question a besoin de grands investissements. R. C.