Tendance n La situation sanitaire en Algérie, qui a été caractérisée pendant longtemps par des maladies transmissibles, enregistre une montée des maladies non transmissibles. Parmi ces pathologies, l'on citera les maladies cardiovasculaires, l'asthme, l'hypertension artérielle, le diabète, les cancers… «Cette transition épidémiologique se caractérise, aujourd'hui, par la persistance de certaines maladies transmissibles (tuberculose, maladies à transmission hydrique, zoonose..), qui touchent des pays en voie de développement et l'émergence de maladies dite de ‘'civilisation'' en constante progression», a relevé il y a quelque temps le docteur Yagoubi, du service de cardiologie de l'Hôpital central de l'armée, lors de la tenue du congrès national de la société algérienne de cardiologie (SAC). Cette situation, selon les spécialistes du domaine médical, impose à notre société une double charge de plus en plus lourde qui risque de compromettre le développement socioéconomique du pays. Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité en Algérie, avec de 20 000 à 25 000 décès chaque année. En 2002, 26,1% des décès ont été causés par ces maladies qui font, par ailleurs, 6 millions de morts dans le monde chaque année. Plus de 1 million de personnes présentent des affections cardiovasculaires dans notre pays. Les facteurs de risques sont principalement le tabagisme, l'hypertension artérielle HTA, le diabète notamment de type 2, l'hypercholestérolémie et l'obésité. Le tabac, selon une enquête de l'OMS, est responsable de 11,5% et l'alcool 6,7% des cas. L'enquête révèlera que le déséquilibre alimentaire et la sédentarité favorisent l'apparition des maladies cardiovasculaires. Des facteurs qui peuvent être prévenus chez nous par des gestes simples. L'incidence de ces maladies peut ainsi être diminuée de 80% selon les médecins. L'Algérie, qui figure parmi les pays en voie de développement, compte encore certaines pathologies et leurs facteurs de risque qui ont commencé à disparaître dans les pays d'origine, autrement dit, dans les pays développés. L'exemple le plus concret est l'interdiction du tabac dans les lieux publics et de travail dans de nombreux pays occidentaux. Les habitudes alimentaires des Algériens ne sont pas faites non plus pour arranger les choses puisque nos concitoyens se sont mis, depuis plus d'une décennie, à fréquenter les fast-foods avec leur nourriture pleine de gras et leurs sodas au taux de sucre élevé, ignorant les risques que cela fait peser sur leur santé. Preuve en est la prolifération de ce genre de commerces et l'entrée même de certaines grandes chaînes internationales de restauration rapide. On se dirige inexorablement vers plus d'obésité, de cholestérol, donc de facteurs de risque.