De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili Des particuliers qui se sont dotés de climatiseurs finalement juste pour décorer ou enlaidir les murs d'immeubles alors qu'ils prévoyaient de passer la canicule au… frais, des boulangers qui n'arrivent pas à faire tourner les pétrins ou le reste des équipements comme les peseuses, les façonneuses, en raison d'une faible tension, des commerçants dont les comptoirs de réfrigération ou congélateurs voient demeurer tièdes des consommations censées être servies fraîches ou des pots de crèmes et autres sorbets fondre et parfois, cerise sur le gâteau, un éclairage domestique plus proche de la veilleuse pour ne pas dire d'un cierge que d'une ampoule réputée donner une clarté qui aiderait au moins à dîner sans risque d'avaler autre chose avec la nourriture. Bien entendu, de nombreuses familles ont été durement pénalisées notamment celles qui auront organisé des fêtes à l'occasion du mariage de l'un ou de l'une des leurs. Les moins vernies sont celles qui ont parfois dû débourser jusqu'à 100 000 dinars pour la location d'une salle dont finalement les climatiseurs ne fonctionneront pas dans le meilleur des cas et au pire des cas seront frustrés également de «servir» en chandelle et de se passer de la prestation du groupe musical ou d'un DJ, payés rubis sur l'ongle et qui chômeront à leur… corps défendant forcément. Les coupures pouvant aller parfois jusqu'à une dizaine d'heures d'autant plus qu'elles débutent, ironie du hasard, à partir de 21 h. Il est facile par voie de conséquence de faire le calcul du retour de la… lumière. Selon les déclarations faites à l'un de nos confrères par Mlle Meziani, chargée de la communication pour l'entreprise, les services de la Sonelgaz s'en lavent les mains de tous ces déboires… évidemment, préférant culpabiliser les usagers qui exagèrent sur la… consommation d'énergie électrique. Tout esprit cartésien aurait cru l'inverse, un client qui consomme trop devrait être un bon client pour une entreprise qui se respecte.Mais si les citoyens sont obligés d'adopter le profil bas et pour cause, l'administration publique est également plus que pénalisée notamment à hauteur du secteur des postes où nous saurons du directeur du Centre des chèques postaux que la structure chargée de la confection des carnets de chèques accuse un grand retard de nouveau après être parvenu à combler celui enregistré suite à des pannes techniques. Pour notre interlocuteur, «35 000 carnets ont été jetés au rebut il y a quelques jours en raison de la brusque chute de courant». La machine ne recevant plus le «jus» nécessaire. Pour préserver un équipement qui coûte très cher, il a préféré suspendre l'impression des carnets, envisageant de faire appel à… Alger pour prendre le relais. Au niveau d'AT, le problème est visible à hauteur des guichets de payement des redevances téléphoniques mais également des abonnements à Internet. La majorité des agents mettent en veille leurs ordinateurs et à l'intérieur des salles la température est rarement ambiante en raison de l'arrêt, décidé, des climatiseurs afin de permettre aux services les plus sollicités de bénéficier de la meilleure arrivée possible de courant. C'est en fait pour ces raisons que plusieurs commerces préfèrent baisser rideau dans le sens où leurs prestations n'agréent plus à la clientèle et eux-mêmes jugeant plus sûr de ne pas mettre en péril leurs installations. A cette situation, la direction de la Sonelgaz a choisi trois moyens de réponse : le mutisme, le mépris ou tout bonnement l'arrogance.