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La période des congés influe sur la qualité des soins médicaux à Aïn Defla Alors que le personnel médical enregistre un grand déficit à travers de nombreuses communes
Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine L'été, contrairement aux autres saisons, se caractérise par l'apparition de nombreuses maladies liées à la chaleur ainsi que par diverses intoxications alimentaires et autres difficultés respiratoires, particulièrement chez les personnes âgées et asthmatiques. L'été est aussi la période des congés pour les fonctionnaires, lesquels ont droit de se reposer après une année de travail et d'effort. Cependant, le départ des travailleurs en vacances continue de provoquer une perturbation dans la continuité des services offerts aux citoyens. Le remplacement de certains fonctionnaires est souvent difficile à effectuer, ce qui pousse certains responsables à négliger certaines prestations.Si la situation n'engendre pas beaucoup de problèmes et dommages dans d'autres secteurs, elle se fait ressentir avec acuité dans celui de la santé, qui joue un rôle primordial pour la vie de nombreuses personnes.Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, la situation est identique à d'autres wilayas du pays puisque, en plus du manque de personnel dans ce secteur vital, il se trouve que le programme de départ en congé du personnel médical déstabilise le bon fonctionnement des structures médicales et induit une surcharge de travail aux médecins et paramédicaux opérationnels.Selon des statistiques récentes figurant dans un document officiel, la wilaya de Aïn Defla compte quatre établissements publics hospitaliers (EPH) localisés à Miliana, Aïn Defla, El Attaf et Khemis Miliana. Quatre autres établissements publics de santé de proximité (EPSP), situés à Djelida, Boumedfaa, Aïn Lechiakh et El Abadia, viennent renforcer les structures médicales existantes. Cette wilaya compte également 31 polycliniques, soit une pour 25 179 habitants, 101 salles de soins, soit une salle pour 7 728 ainsi que 10 maternités, dont 6 rurales, intégrées aux polycliniques d'El Amra, Bordj Emir Khaled, Djendel, Sidi Lakhdar, Boumedfaa et Abadia. Pour la couverture sanitaire, publique et privée, en matière de personnel, elle semble être loin de répondre aux besoins de la population, laquelle exige des soins médicaux à la hauteur des capacités et des enveloppes financières qu'engage l'Etat chaque année afin de développer le secteur de la santé. A travers les chiffres de la wilaya arrêtés au 31.12.2008, Aïn Defla compte 163 médecins spécialistes, soit 1 pour 4 788 habitants, 381 médecins généralistes, dont un pour 2 048 habitants, 153 chirurgiens-dentistes et 1 652 paramédicaux. Une lecture de la répartition de ce personnel montre que cette wilaya ne dispose pas d'une bonne couverture de soins à la population. Le départ en congé du personnel provoque ainsi une perturbation dans la prise en charge des patients ainsi qu'un travail supplémentaire pour le personnel, lequel ne sera pas efficace au vu de l'augmentation des heures de travail et du nombre de gardes dans les services d'urgences médicales. Selon certains médecins, durant la période de l'été, le nombre de gardes dans les services d'urgence augmente et peut dépasser la norme requise par semaine pour chaque médecin. «Ce n'est pas normal de travailler dans ces conditions où le nombre de gardes est élevé», dira un médecin, non sans ajouter : «Il faut recruter beaucoup plus de médecins dans les hôpitaux pour alléger la charge qui pèse sur le personnel.» En plus de cette situation, qui influe sur la disponibilité et la qualité des soins, certaines communes ne disposent ni de médecins généralistes ni de spécialistes exerçant dans le secteur privé. A titre d'exemple, l'absence de généralistes privés est signalée dans les communes de Djemaa Ouled Cheikh, Hassania, Ben Allel, Aïn Torki, Aïn Benian, Birbouche, Aïn Soltan, Oued Djemaa, Bordj Emir Khaled, Tiberkanine, Tachta, El Maïne, Belaas et Bethia. Néanmoins, des médecins spécialistes se sont installés, à titre privé, seulement dans les chefs-lieux des grandes daïras où la couverture est pourtant assurée par leurs confrères exerçant dans le secteur public. Cette situation influe considérablement sur les patients, obligés d'effectuer de longs déplacements pour une consultation médicale.Pour les chirurgiens-dentistes, le constat est le même d'autant que leur nombre est insuffisant pour prendre en charge la population d'une commune. Dans certaines localités, un seul chirurgien-dentiste exerce au niveau du secteur public, ce qui rend son remplacement pratiquement impossible durant la période des congés. Dans le secteur privé, il se trouve que de nombreuses communes ne disposent pas de chirurgien-dentiste. En somme, cette situation, marquée par le manque de personnel médical, influe considérablement sur l'accès aux soins et sur leur qualité d'autant que ceux qui remplacent leurs collègues sont confrontés à un grand volume de travail, lequel réduit les efforts du médecin, ce qui peut conduire à des erreurs de diagnostic. S'y ajoute le manque de matériel d'équipements au niveau des urgences médicochirurgicales, lesquelles n'arrivent plus à jouer leur rôle convenablement, ce qui augmente le nombre de victimes à l'intérieur de ces services. A titre d'exemple, au niveau de l'hôpital de Aïn Defla, le scanner, acquis depuis un certain temps, n'est plus opérationnel à cause du départ en congé de maternité de deux radiologues ; le personnel spécialisé de substitution dans ce type d'équipements n'étant pas disponible. Durant la période estivale, les services d'urgence des villes de Aïn Defla, Khemis Miliana, El Attaf et Miliana accueillent un grand nombre de malades en quête de soins médicaux ; des files interminables de patients et d'accompagnateurs se forment à des horaires précis de la journée alors que la majorité des personnels de santé est en congé. Il est important de rappeler que chaque minute compte pour sauver la vie d'une personne malade ou d'une autre qui ne sait pas de quoi elle est atteinte. Cette minute pourrait également être bien exploitée si le personnel médical exerçait dans de bonnes conditions et jouissait de sa totale capacité. Pour conclure, disons que la wilaya de Aïn Defla a besoin de plus de personnel médical pour garantir une bonne couverture à la population locale, dont une grande partie est rurale et vit dans deux chaînes montagneuses, l'Ouarsenis au sud et le Dahra au nord.
