Tous les automobilistes l'ont constaté cet été : il n'est pas aisé de conduire de nuit à Oran, tant l'éclairage public se trouve dans un état plus que déplorable dans une ville que l'on veut citer comme exemple en matière de tourisme. Du très couru boulevard Front de mer à la rue Mostaganem en passant par les rues Khemisti, Larbi Ben M'hidi, ou Emir Abdelkader, l'éclairage est soit très faible, soit inexistant : «Il m'est même arrivé de traverser une partie du Front de mer dans le noir : hormis deux ou trois lampadaires et les feux des voitures, c'était l'obscurité la plus complète», témoigne un automobiliste en soulignant à juste titre le danger que cela peut faire courir aux piétons, dont les enfants, très nombreux à prendre l'air en cette période estivale. Cela est d'autant plus vrai que le théâtre de verdure Chakroun Hasni a accueilli un grand nombre de galas à l'occasion du Panaf et du Festival du film arabe ; et lorsqu'on sait qu'une majorité de spectateurs résident dans le centre-ville, on mesure tous les dangers encourus et, pour certains, miraculeusement évités. Dans d'autres quartiers, la scandaleuse défaillance de l'éclairage public est, parfois, mise à profit par les agresseurs qui n'hésitent pas à s'en prendre aux automobilistes qu'ils délestent de leur bien (argent, bijou et même voiture). Selon des témoins, le cas a été particulièrement enregistré à la Rocade, nouvelle autoroute contournant la ville du sud à l'est, où de nombreux cas d'agression à coups de pierres sur le pare-brise ont été signalés par les habitants des quartiers longeant l'autostrade côté est. Très en colère contre les autorités locales qui n'ont pas «tenu leurs promesses électorales», les habitants en arrivent à s'interroger sur l'utilité de s'acquitter des redevances de l'électricité et les automobilistes des vignettes : «Il est indécent qu'une cité comme Oran offre à ses visiteurs et touristes ce genre de route et d'éclairage, résume l'oranais lambda. Comme il est scandaleux que nous autres habitants devions encore attendre le Congrès mondial du GNL [prévu pour avril 2010, ndlr] pour espérer avoir un cadre de vie correct.» Et même avec la proximité du congrès GNL, beaucoup doutent encore de la volonté des autorités à leur assurer ce cadre de vie.