Véritable tragédie nationale, le phénomène de la harga s'amplifie de jour en jour, prenant des proportions inquiétantes. La malvie, le chômage, la situation socioéconomique du pays qui ne cesse de s'éroder poussent de plus en plus de jeunes à risquer leur vie. Des jeunes à la fleur de l'âge fuient le pays pour des cieux plus cléments et surtout en quête d'une vie plus décente. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que des drames de harraga ne défrayent la chronique. Le dernier en date est celui du jeune Ikram de Annaba. Hier encore, sept candidats à l'émigration clandestine ont été arrêtés par une unité relevant des garde-côtes, à 19 miles au nord de cap Kramis, dans la wilaya de Mostaganem. Ces jeunes aventuriers, dont l'âge ne dépasse pas la trentaine, originaires de Mostaganem et ses environs, ont été interceptés tôt le matin à bord d'une barque. Ils avaient pris le départ d'une plage de la côte est de Mostaganem. Par ailleurs, selon le responsable de la station maritime des gardes-côtes d'Annaba, 28 candidats à l'immigration clandestine, ont été arrêtés samedi dernier, après une traque qui a duré 12 heures. Ainsi, «le groupe en question intercepté à 75 miles [160 km], au nord de Ras El Hamra, samedi aux environs de 3h du matin, fait suite à l'arrestation de deux embarcations transportant 46 passagers clandestins, sauvés du naufrage par les gardes-côtes qui ont déploré la mort du jeune Ikram», rappelle le responsable de la station maritime des gardes-côtes d'Annaba. «Les clandestins, traqués le long de la côte nationale, ont fini par se rendre sans opposer de résistance», a-t-il ajouté. Il expliquera que «ces jeunes, âgés entre 19 et 41 ans, accompagnés d'un adolescent de 15 ans, sont originaires des wilayas de Annaba [19 personnes], d'Alger, de Constantine et de Guelma». A. B.