La hausse des prix des produits de large consommation est un phénomène cyclique en Algérie. A la base de toute recherche scientifique, il y a l'observation dont le facteur déterminant est la répétition d'un phénomène. C'est le cycle de la vie (où de l'événement) qui inspire la science. Avec le temps, un ensemble de canons encadrant le processus de production des connaissances scientifiques ont donné naissance à ce qu'on appelle la méthode scientifique. Riche de ces outils, l'homme développe son pouvoir hégémonique en jouissant de la «force» d'anticipation sur les événements. Boulimique de maîtrise, il va jusqu'à inventer une nouvelle science : la probabilité. L'être humain a ainsi réussi à prévoir (approximativement) le temps qu'il fera dans les dizaines ou centaines d'années à venir. Il prédit le réveil d'un volcan, d'un ouragan géant ou l'avènement d'un grand tremblement de terre comme «The Big» One appréhendé en Californie (Etats-Unis). En Algérie, à chaque événement : mois sacré de Ramadhan, fêtes nationales ou religieuses, le même problème se pose. Les prix à la consommation s'affolent, créant une psychose générale chez les citoyens aux revenus moyens. C'est cyclique. Pourtant, la périodicité n'est que d'une année. A croire que la mémoire algérienne ne dispose pas d'une autonomie supérieure à 11 mois. Amnésiques ? Dès que l'événement (dans ce cas, le Ramadhan) se profile, le marché s'emballe. Parler de la régulation en Algérie devient lassant. Trop cyclique. Chaque année, les mêmes décisions, annonces et mesures sont faites. Et le même résultat est constaté. L'échec cyclique. Ailleurs, des règles sont pensées, mûries puis appliquées. Des mécanismes sociaux sont mis en place, exemple les associations de protection des consommateurs. Les gouvernements instaurent des lois de régulation qui ont mis un frein aux envies insatiables des spéculateurs et autres commerçants avides de gains rapides. Il suffirait donc de prendre ces modèles, de les adapter au moule local et de se lancer dans l'application. Mais même là, ça ne marche pas à tous les coups. Des associations de protection des consommateurs existent en Algérie. Sur le papier. Car, sur le terrain, leur implication dans la défense des droits des consommateurs reste à démontrer. D'autre part, quand l'Etat instaure des lois sanctionnant sévèrement les délits, c'est la levée de boucliers chez les commerçants. Le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algérien a rencontré le président de l'Assemblée populaire nationale pour se plaindre des peines encourues. Un Etat fort décide et applique. Il est censé avoir pris en compte toutes les conséquences de ses engagements. Toutes les probabilités sont étudiées et les résultats doivent être garantis. Dans le cas contraire, le cycle reprendra son cours sans rien enseigner à personne. S. A.