L'épreuve du baccalauréat passée, le défi relevé, 134 890 nouveaux étudiants franchissent un nouveau pas dans la vie. Ils se lancent dans des études universitaires qui promettent l'enrichissement des connaissances, l'acquisition du savoir, la maîtrise des langues… tout un développement intellectuel et personnel qui devrait ouvrir larges les portes de la réussite professionnelle et sociale. Hélas, les études universitaires en Algérie n'offrent pas cette possibilité d'évoluer. La qualité de l'enseignement supérieur laisse à désirer et les conditions de vie difficiles des étudiants ne sont pas pour les encourager à s'investir dans les études. Déjà qu'un grand nombre de ces nouveaux bacheliers sont orientés vers des filières qui ne les passionnent pas. Certes, beaucoup les ont incluses (les filières non désirées) dans leurs fiches de vœux –c'est pourquoi les responsables du ministère les considèrent comme les véritables choix des étudiants- mais c'est par obligation. Par dépit. Entre deux maux, il faut choisir le moindre ! Le premier obstacle est donc celui-ci mais il faut bien le dépasser. Encore une fois, a-t-on vraiment le choix ? Pour se passer de ces études universitaires, il faudrait trouver une formation meilleure qui serait sanctionnée par un diplôme reconnu et gratifiant. Ça existe mais pour cela, il faudrait avoir des parents riches. Débourser 260 000 DA pour des études de deux années, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Restons donc à l'université publique, avec toutes ses faiblesses et ses lacunes. Peut-être bien que les choses changeront à l'avenir ! Pour l'année universitaire 2009/2010, le président Bouteflika a annoncé, à Sidi Bel Abbès, une augmentation du montant de la bourse des étudiants. Elle était de 2 700 DA le trimestre, elle sera de l'ordre de 4 050 DA. Une différence de 1 350 DA. Qu'est-ce que cela va changer pour le jeune étudiant ? Pas grand-chose, malheureusement. Ça ne couvre même pas ses besoins de base en matière d'alimentation. L'étudiant qui ne réside pas chez lui est condamné à faire la queue devant les portes du restaurant universitaire et supporter la chaleur et les bousculades dans les bus de l'ONOU. Celui qui ne bénéficie pas du droit à une chambre universitaire devra se débrouiller comme il peut pour payer les 3 000 DA du transport chaque mois. Les bus de l'ONOU ne passent pas dans ces villes et ces villages de la Grande Kabylie –pour ne citer que cette région- qui se situent à quelque 30 ou 40 km de l'établissement universitaire. Pour ce qui est d'Internet et des manuels universitaires, il faudra surtout du temps. Du temps pour la recherche, la documentation et les révisions… mais pour cela, les étudiants sont démotivés. K. M.