Photo : Sahel Par Karima Mokrani Le passage au nouveau week-end semi-universel s'est effectué dans l'appréhension, pour ne pas dire dans la morosité totale. Un samedi qui devient un jeudi ou un vendredi, c'est tout de même étrange ! C'est tout un changement dans les habitudes. Les Algériens attendent pour voir. Une chose est sûre, le vendredi est resté un jour de repos parce que jour de culte. Beaucoup insistent sur ce point. «L'essentiel, c'est qu'ils aient préservé le vendredi qui est un jour de culte», entend-on dire de nombreux citoyens à Alger. «Pourvu qu'on ne touche pas au vendredi !» soutiennent d'autres. La décision du gouvernement d'aller vers un week-end semi-universel (vendredi-samedi) au lieu de s'aligner carrément sur le week-end universel (samedi- dimanche) est ainsi saluée par un grand nombre de citoyens. D'autres ne s'y opposent pas mais pensent qu'il y a possibilité de faire sa prière, tout en travaillant le vendredi. «La prière du vendredi ne demande pas toute une journée», disent-ils. Le premier vendredi du nouveau système est donc passé comme à l'ordinaire : grasse matinée pour les uns et marché pour les autres. Et, bien sûr, la grande prière du vendredi. Le reste de la journée, c'est le grand vide. La journée d'hier, samedi, était différente : circulation automobile réduite, quelques magasins fermés… mais ça ne ressemble pas à une journée de vendredi. C'était un peu plat le matin mais une certaine ambiance a commencé à régner dans les rues aux environs de 11 h. Aussi, comme nous avons pu le constater, les magasins ouverts étaient plus nombreux que ceux fermés. Les pharmacies étaient aussi ouvertes. Des salons de thé et des restaurants également. Il y avait même certaines librairies comme celle du «Tiers monde», contrairement à celle de la Grande Poste qui a baissé rideau. En somme, il y avait de l'ambiance mais pas comme celle de jeudi de l'ancien système : c'est moins animé. Le nouveau samedi est une journée à part, tout simplement. Les Algériens finiront par s'y habituer. Tout est question d'habitude, sommes-nous tentés de dire. Pour le moment, les avis divergent. Certains considèrent que c'est une bonne chose, d'autres affirment que c'est une mauvaise affaire. Les travailleurs de certains entreprises privées estiment toutefois être les plus lésés. Prendre la journée de vendredi et travailler une demi-journée le samedi, «ce n'est pas sérieux!». Quant aux travailleurs d'Algérie Poste, rien ne changera pour eux. Ils sont déjà dans l'ambiance mais non sans exprimer une certaine frustration : «C'est un week-end pour les autres. Pas pour nous…». Le changement est brusque mais il finira par s'imposer, soutiennent de nombreux citoyens.