Rationalisation des dépenses. C'est là une exigence que le Président rappelait depuis plus d'une année, à chaque fois que l'occasion lui en était donnée. Le gouvernement est ainsi appelé à faire preuve de retenue pour économiser à l'Etat des dépenses inutiles. Mais les responsables ne doivent pas se contenter d'être moins prodigues. Car la rationalisation des dépenses ne doit pas se limiter à la suppression de quelques factures, mais être conçue comme une démarche pensée et réfléchie. Il s'agira donc d'élaborer une stratégie à court, moyen et long terme qui établira les consommables budgétivores ainsi que les moyens d'alléger les dépenses qu'ils induisent. L'énergie électrique est à ce titre un bon exemple de consommation coûteuse que l'Administration doit toutefois assumer, mais dont elle peut cependant réduire la facture. Il suffirait de généraliser l'utilisation des panneaux solaires pour l'éclairage public et des administrations. On a bien électrifié des villages entiers à l'énergie solaire, pourquoi pas la rue Didouche Mourad ? On peut imaginer les économies que les pouvoirs publics feraient si toutes les rues des villes et villages algériens et toutes les administrations étaient éclairés à l'énergie solaire. Cela sans parler des maisons et cités. Aussi la Sonelgaz, dont le P-DG n'a de cesse d'affirmer que le groupe a besoin d'argent frais pour investir dans la construction de nouvelles centrales électriques (argument avancé pour l'augmentation du prix de l'électricité), devrait-elle être instruite pour investir un peu plus dans l'installation de panneaux photovoltaïques et la généralisation de leur utilisation, même s'il lui en coûte (l'usage de l'énergie électrique induira un manque à gagner pour le groupe). L'Agence pour la rationalisation de l'utilisation de l'énergie électrique (APRUE), qui porte bien son nom, devrait, elle, calquer son action sur son nom et travailler à la promotion et la socialisation de cette énergie verte qui permettrait au citoyen de voir diminuer grandement sa facture électrique. Les lampes à basse consommation, c'est bien, mais le photovoltaïque, c'est mieux et c'est plus facile à vendre. Qui refuserait de se mettre à l'abri des coupures électriques et des délestages tout en ayant de l'électricité à moindres frais ? L'Etat peut aussi penser à l'octroi de crédits pour les citoyens désireux d'équiper leur domicile de panneaux solaires. L'expérience a fait ses preuves dans d'autres pays comme l'Allemagne. Des opérateurs étrangers, dont les Allemands, connus et reconnus mondialement comme les leaders dans l'utilisation des énergies renouvelables, ont affiché leur disponibilité à établir des partenariats pour la fabrication de panneaux solaires en Algérie. C'est là une opportunité que l'Etat ou les investisseurs privés devraient étudier et saisir. C'est un pas vers la rationalisation des dépenses, énergétiques et financières. C'est aussi un bon investissement économique et pour l'avenir. D'autres pas et d'autres investissements devront suivre. Il faut savoir dépenser pour faire des économies. H. G.