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Bouteflika défend son bilan
Discours du président devant les cadres de la nation
Publié dans El Watan le 27 - 12 - 2006

Une certitude : Abdelaziz Bouteflika n'ira pas en pèlerinage. « Je n'irai ni à l'Est ni à l'Ouest », a dit le chef de l'Etat, hier, au Palais des nations, au Club des pins, sur la côte ouest d'Alger, au bout de 135 minutes de discours.
La presse a évoqué, il y a quelques jours, le départ du président de la République à La Mecque. Le discours d'hier était précédé d'une vague de spéculations mettant en avant l'annonce de la date du référendum sur la Constitution. Point d'annonce. Face à une salle pleine comme un œuf, invités pour la conférence nationale des cadres, Bouteflika a fait ce qui ressemble à un discours-bilan chargé de chiffres. L'occasion était toute trouvée : la signature de la loi de finances 2007. Les dotations portées par cette loi sont, sans doute, les plus importantes depuis l'indépendance de l'Algérie grâce à une bonne conjoncture pétrolière et gazière. C'est simple : les réserves de change ont atteint, à la fin de l'exercice 2006, 75 milliards de dollars. Elles représentent 25 mois d'importation. Bouteflika n'a pas résisté à la tentation de rappeler que ces réserves étaient de l'ordre de 4 milliards de dollars en 1999, année de son arrivée au pouvoir. Le fonds de régulation des recettes, qui prend en charge le différentiel entre le prix du baril du pétrole fixé dans la loi de finances (19 dollars) et le prix réel du marché, est riche, à la fin novembre 2006, de 42,6 de milliards de dollars. Les disponibilités de ce fonds couvrent, selon Bouteflika, les dépenses liées au budget d'équipement à 143%. Ce fonds, dont les mécanismes de fonctionnement demeurent imprécis et qui est, pour le chef de l'Etat, « un véritable bas de laine budgétaire », intervient comme « source de financement des déficits du Trésor ». Mais où va l'argent du pétrole ? Pour tenter une réponse à cette interrogation récurrente, Bouteflika a préféré s'attaquer aux « assertions » des « commentateurs » qui, à ses yeux, se sont fourvoyés dans « des analyses faussement expertes et des affirmations douteuses, voire malveillantes sur une prétendue imprévoyance des pouvoirs publics à l'égard de l'utilisation du surcroît de nos ressources pétrolières ainsi que sur leur mauvaise gestion ». Aussi a-t-il profité du discours pour « clarifier le débat » en commençant par rappeler le processus de payement par anticipation de la dette extérieure fixée actuellement à 4,7 milliards de dollars. « La dette extérieure ne pèse plus aujourd'hui sur le pays et elle ne pèsera pas non plus sur lui dans le futur, car nous avons décidé d'éviter d'emprunter à nouveau », a-t-il dit. Selon lui, les 700 millions de dollars de dettes imputables à l'Etat sont facilement remboursables. Il a invité les entreprises à faire des efforts pour payer le montant restant. Son maître mot : faire confiance « au bon sens populaire » qui consacre l'expression « qui paye ses dettes s'enrichit ». Le chef de l'Etat a ensuite parlé du fonds national de réserves qui va contribuer à « la pérennité » du système de retraite. En troisième lieu, Bouteflika a évoqué l'engagement de revenus des hydrocarbures pour, entre autres, la relance de certains chantiers « endormis » depuis les années 1980. Il a cité l'exemple de l'aéroport international d'Alger et le barrage de Ben Haroun. Il parlé aussi de la reconstruction d'infrastructures détruites par le terrorisme et le lancement d'une nouvelle politique régionale nécessaire à la stabilité du pays. « Il reste beaucoup à faire entre les villes et les communautés rurales et même entre les wilayas elles-mêmes. Certaines wilayas ont été bénéficiaires d'hyper-programmes, tandis que d'autres, sous prétexte de déficits en moyens de réalisation et de pénuries en matériaux de construction, restent retardataires », a-t-il appuyé sans citer aucune wilaya. Cette situation est, pour lui, politiquement inacceptable et économiquement dangereuse. Les ministres doivent, selon lui, engager des projets pour l'ensemble du pays, pas pour une région. Les walis, eux, sont priés de faire le travail. « Le wali qui ne peut pas assumer sa mission n'a qu'à rentrer chez lui (...) On n'a pas vaincu le terrorisme pour qu'on ouvre d'autres blessures », a-t-il dit. Il a critiqué la politique qui a avantagé les centres urbains au détriment des régions rurales. « Cela suffit de pleurer sur les séquelles du colonialisme. Il ne faut pas toucher à la dignité des hommes qui ont servi le pays depuis l'indépendance. Je ne renie aucune période comme je n'aime pas parler de rupture », a-t-il lancé. Le candidat Bouteflika à la présidentielle de 1999 n'avait pourtant pas cessé de critiquer le système de Chadli Bendjedid qui a gouverné le pays pendant treize ans.
Rompre avec « l'économie de la rente »
Le chef de l'Etat a reconnu – c'est la première fois qu'il l'assume publiquement – avoir ordonné le retrait de la loi controversée sur les hydrocarbures après avoir décidé de la promulguer. Son argument est que les « erreurs » sont inévitables dans la gestion. « Il faut savoir redresser la situation », a-t-il souligné. Il a appelé à rompre avec l'économie de la rente. « Qui dans cette salle ne connaît pas l'Etat-providence », a-t-il dit. Petits bruits et applaudissements timides parmi les cadres de la nation. Dans un plaidoyer pour la diversification de l'économie, il a invité les élites du pays à réfléchir à l'après-pétrole et à préparer des alternatives audacieuses à l'or noir. « L'après-pétrole doit désormais être à l'ordre du jour des préoccupations et des priorités du pays », a-t-il insisté. Il est, selon lui, suicidaire de continuer à envisager l'avenir du pays, « dont la population aura doublé d'ici à 25 ans », en comptant sur « la pérennité illusoire » des ressources pétrolières. A ses dires, la dépendance des hydrocarbures n'est pas une fatalité définitive. « La contribution des hydrocarbures à l'emploi est très faible, de l'ordre de 3% de l'emploi global (...) En exportant la matière brute, non encore transformée telle que le pétrole ou le gaz, on exporte aussi des capacités de création d'emplois qui seront créés ailleurs que chez nous », a expliqué Bouteflika. Cet argumentaire rappelle l'analyse d'Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, sur « l'exportation de la richesse et l'importation de la pauvreté ». Le président de la République, qui a promis l'engagement de mesures incitatives, a appelé les détenteurs de capitaux à investir davantage dans le pays. « Si vous voulez exporter une partie du capital, on va vous fixer un taux », a-t-il dit. « J'invite le capital étranger à percevoir et à mesurer à sa juste valeur le potentiel de l'économie algérienne dotée aujourd'hui d'avantages comparatifs avérés et bénéficiant d'une situation géostratégique remarquable », a-t-il annoncé. Il a noté que les investisseurs étrangers disposent de la liberté d'exporter les dividendes et de reprendre les capitaux au moment jugé opportun. Il a critiqué l'octroi de crédits par les banques publiques et a annoncé avoir donné des instructions au ministère des Finances pour contrôler de près le fonctionnement des banques. « Hors de question de continuer à donner des crédits à Monsieur X ou Y parce qu'ils sont copains. Certains prennent des crédits pour construire une petite unité qu'ils accompagnent d'une immense publicité. Ce n'est pas cela l'industrie. Faqou ! », a-t-il lancé. Le système financier doit, selon lui, être modernisé pour « rationaliser » les dépenses publiques et orienter la nomenclature budgétaire qui sera portée, à l'avenir, par la loi de finances. Le chef de l'Etat n'a pas évoqué la loi sur le règlement budgétaire qui, elle, permet de contrôler les dépenses publiques et qui est prévue dans la Constitution. Le gouvernement contourne depuis des années cette obligation constitutionnelle.


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