Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, la confédération des industriels et producteurs algériens CIPA dénonce le fait d'être «mise dans le même sac que celui des importateurs de produits de bazar», alors qu'il [l'opérateur économique] continue de «soutenir fermement les pouvoirs publics dans leur lutte contre le marché informel nuisible à son épanouissement et au développement de son outil de production età la création d'emplois». La CIPA qui s'est réunie, hier, pour débattre et «apaiser les inquiétudes affichées par les opérateurs économiques» après l'institution du crédit documentaire et l'annulation de la procuration pour les importateurs dans la loi de finances complémentaire, souligne en outre que «les opérateurs ont manifesté leur désapprobation sur les mesures édictées par la loi de finances complémentaire, pour le fait de n'avoir pas été consultés dans l'élaboration de ces nouvelles réglementation de nature à protéger l'intérêt de l'économie nationale». Les rédacteurs du document confient que les opérateurs «se sont retrouvés devant le fait accompli, piégeant leurs besoins et commandes de matières premières dans les ports et à l'intérieur des cargos en rade, en plus du discrédit affiché envers leurs fournisseurs traditionnels». Au même titre, la CIPA prédit «un horizon incertain», avec ces nouvelles obligations. «La faillite de l'outil de production nationale est au bout de la logique qui sous-entend cette mesure de crédit documentaire qui met sous séquestre la modeste trésorerie de l'opérateur en renflouant les caisses des fournisseurs», tonnent les membres de la CIPA. «Aucun geste réparateur en direction de la PME/PMI n'a été manifesté à ce jour, pouvant entrevoir une mise à niveau de l'entreprise algérienne» regrette par ailleurs cette organisation professionnelle. Les patrons qui s'estiment «lésés» rappellent aussi qu'ils ont à affronter les innombrables conséquences découlant «de la dévaluation du dinar, de la décennie noire traversée par l'outil de production et des promesses faites lors des assises de la PME/PMI et de la stratégie industrielle»Ils affirment ainsi que «les pionniers du résiduel industriel et producteur algérien sont restés sur leur faim, contrairement aux maints avantages accordés à d'autres secteurs d'activité». Dans la même logique, la CIPA avoue que «la PME demeure, depuis 1999, en attente d'un soutien réparateur des pouvoirs publics en vue de sa redynamisation au même titre que le secteur agricole qui est en train de faire le bonheur du fellah et du consommateur». Il est à rappeler que plusieurs organisations professionnelles ont affiché leurs inquiétudes après l'annonce de la teneur de la loi de finances complémentaires. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la CIPA et l'AGEA sont en, partie, les organisations ayant dénoncé vertement les dispositions de ladite loi.