Photo : Sahel Par Badiaa Amarni Les prochaines semaines verront l'arrivée des premiers quotas de ciment importé de l'étranger par l'Algérie. Annoncée par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme M. Noureddine Moussa, cette mesure gouvernementale a pour visée de mettre un terme à la spéculation qui est derrière la flambée des prix de ce produit essentiel auquel a recours le secteur du BTPH (bâtiment et travaux publics). La quantité totale de ciment à importer est de 1 million de tonnes, de quoi appuyer la production locale qui est de l'ordre de 16,1 millions de tonnes par an dont 11,5 millions produites par le secteur public, et soulager ainsi la tension au niveau des chantiers, dont beaucoup accusent des retards à cause de l'indisponibilité de ce produit essentiel. La décision du gouvernement est donc dictée par le souci de répondre à la demande du marché national en cette matière indispensable pour mener à bien les programmes de réalisation tous azimuts inscrits dans le cadre du quinquennat 2005-2009 (logements, routes, barrages…) lancés par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Programme qui tire à sa fin et qui sera suivi d'un autre qui s'étalera de 2009 à 2014. Le 1 million de logements, l'autoroute Est-Ouest et bien d'autres projets sont demandeurs de cette denrée dont les quantités produites sont normalement suffisantes à en croire lesdéclarations de certains responsables. Seulement, afin de soulager le marché, le gouvernement a pris les devants et a préféré importer du ciment pour éviter les retards sur les chantiers. Les prix du ciment flambent du fait que pendant la période allant du mois d'avril à septembre,la demande est importante, avait indiqué le ministre de l'Habitat depuis Mostaganem où il a effectué une visite de travail il y a quelques jours. Toujours selon lui, le contrôle des marges bénéficiaires du marché de gros et de détail est une des mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette hausse. Entres autres dispositions prises par l'Etat pour juguler ce problème de tension sur le ciment, la construction de deux nouvelles cimenteries pour augmenter la production nationale. Un appel à manifestation d'intérêt national et international pour une requalification à la réalisation et à l'exploitation de deux cimenteries en Algérie en partenariat avec Sonatrach a été lancé récemment par l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM). L'Algérie compte ainsi revoir à la hausse ses capacités de production au niveau de l'ensemble de ses cimenteries publiques et de les porter à 18 millions de tonnes par an en 2012, contre 11,6 millions de tonnes actuellement, afin de répondre à la demande sans cesse croissante, en raison des différents programmes de l'habitat et des travaux publics. Actuellement, le prix d'un sac de ciment atteint 650 DA le sac de 50 kg à cause de la spéculation alors qu'il est de 230 DA à sa sortie d'usine. Les mesures du gouvernement sont-elles suffisantes pour remettre la situation en ordre ?