Photo : Sahel Par Hasna Yacoub Le premier quota du ciment importé sur un total d'un million de tonnes programmé, sera livré dans les prochaines semaines, selon l'annonce faite lundi dernier par le premier responsable du secteur de l'habitat, M. Noureddine Moussa. Ce qui devrait avoir comme conséquence la baisse de tension sur ce matériau de construction qui a été au cœur d'une grande spéculation durant les derniers mois. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme qui est revenu sur la hausse du prix du ciment, «due à la grande consommation de cette matière première surtout lors de la période s'étalant d'avril à septembre», a souligné que le contrôle des marges bénéficiaires du marché de gros et de détail est l'une des mesures prises par le gouvernement pour contrôler le marché. En effet, devant l'anarchie qui a régné dans le marché du ciment avec des prix dépassant toute logique commerciale sous prétexte que l'offre est plus importante que la demande, les pouvoirs publics ont décidé de réguler le secteur et de mettre fin à la spéculation en plafonnant les marges de distribution. Dans le décret exécutif publié au Journal officiel n°44, paru le 26 juillet dernier, il est spécifié que les marges plafonds brutes applicables à la commercialisation du ciment «portland composé conditionné» au stade de gros et de détail sont fixées respectivement à 80 et 120 dinars le quintal, 40 et 60 dinars le sac de 50 kg. Ce tarif est valable pour le prix de cession du ciment à la sortie d'usine, y compris les charges de manutention, en toutes taxes comprises (TTC), pour la marge de gros, au prix de vente de gros, pour la marge de détail, au prix CAF (coût, assurances et fret), ainsi que pour la marge de gros à l'importation. Il est précisé également que les prix de cession applicables au ciment conditionné en sacs de 50 kg, à partir du même ciment livré en vrac aux unités de conditionnement, doivent être identiques aux prix de cession (TTC) pratiqués pour le ciment conditionné par les cimenteries ayant livré le ciment en vrac. Par ailleurs, il est précisé que «les prix de cession aux différents stades de la distribution du ciment doivent être affichés conformément à la législation et à la réglementation en vigueur». Les infractions aux dispositions du présent décret sont sanctionnées conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, rappelle le document. Il reste donc aux services de contrôle à faire appliquer la nouvelle réglementation. Ce qui, à n'en pas douter, mènera à une certaine stabilité des prix. A préciser par ailleurs que l'Algérie, qui prévoit la construction de deux nouvelles cimenteries pour augmenter la production nationale de ciment, a enregistré une hausse de 6% de sa production de ciment dans les entreprises du secteur public durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Les cimenteries publiques ont produit 4,697 millions de tonnes, contre 4,439 millions de tonnes durant la même période de l'année 2008. La production de ciment du secteur public a atteint 11,478 millions de tonnes en 2008. Elle devrait atteindre 18 millions de tonnes d'ici à 2012 compte tenu des extensions de capacités de production qui ont été lancées au niveau des cimenteries de Chlef, de Aïn Kebira (Sétif) et de Beni Saf (Aïn Témouchent) pour une production supplémentaire globale de 6 millions de tonnes.