Les prix du ciment font toujours l'actualité au regard de la hausse constatée sur le marché national depuis des mois. Une augmentation vertigineuse qui a contraint bon nombre de particuliers notamment à arrêter les travaux alors que les entrepreneurs éprouvent d'énormes difficultés à s'approvisionner en cette première matière. Alors que certains imputent cette situation, des plus difficiles, faut-il le rappeler, notamment pour les secteurs de l'habitat et des travaux publics qui en comptent des chantiers de grande envergure, à la spéculation, le ministre de l'Habitat fournit une autre explication. Selon Nouredine Moussa, qui était en visite d'inspection dans la wilaya de Mostaganem, la hausse du prix du ciment est due à la " grande consommation de cette matière première, surtout lors de la période s'étalant d'avril à septembre, et résulte aussi des travaux d'amélioration urbaine d'une part et le lancement de projets d'habitat à travers les wilayas, d'autre part". En effet, la courbe ascendante est souvent enregistrée durant cette période où des particulier également, notamment les Algériens établis à l'étranger, entament des travaux. Une forte demande qui a contraint les pouvoirs publics à recourir à l'importation d' " un million de tonnes de ciment". L'objectif est double : répondre aux besoins du marché local et tenter de réguler les prix quand on sait que le sac de ciment dépasse les " 600 DA ". A ce propos, le ministre de l'Habitat a annoncé que le premier quota de "ciment importé, sur un total d'un million de tonnes programmées, sera livré dans les semaines prochaines ". Le contrôle des marges bénéficiaires du marché de gros et de détail est une des "mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette hausse ", a précisé en outre Noureddine Moussa. Autant de disposition, qui pourraient atténuer un tant soit peu la pression sur cette matière première. Mais la solution viendrait évidemment de l'augmentation de la production nationale. Dans ce sens, la capacité des cimenteries qui est actuellement de " 18 millions de tonnes, pourrait atteindre 21 millions de tonnes d'ci 2012 ". L'investissement dans ce secteur sera encore plus soutenu puisque de nouvelles cimenteries verront le jour, comme la réalisation d'une nouvelle usine à Djelfa pour une capacité de 3 millions de tonnes par an à l'horizon 2011, ainsi que le lancement de deux autres à Relizane et à Béchar par le groupe Sonatrach. Des projets qui viennent à point nommé compte tenu du programme quinquennal qui table, notamment, sur la réalisation du million de logements supplémentaires.