La saison footballistique qui vient de démarrer se devait d'être particulière étant donné que, selon les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) et ceux de la Ligue nationale (LNF), elle est le prélude à une professionnalisation censée intervenir à partir de la saison 2010–2011. Une certaine «euphorie» avait gagné la famille footballistique qui espérait une réelle relance de la balle ronde algérienne. Mais, voilà que le match de la seconde journée du Championnat national de première division, ayant opposé vendredi dernier à Bordj Bou Arréridj le CABBA au MC Alger, a rappelé aux uns et aux autres la dure réalité du football national. Evidemment, il n'est nullement question de remettre en cause les efforts consentis par les responsables des instances footballistiques en matière d'encouragement de la formation, d'organisation des compétitions sportives ou bien de la lutte contre la violence, mais il faut dire que ce qui s'est passé lors de cette rencontre, à savoir des échauffourées entre supporters ayant fait plusieurs dizaines de blessés, l'envahissement du terrain ou bien des jets de projectiles, a remis le monde footballistique algérien dans son contexte véritable. Une violence qui a éclaté entre supporters de deux clubs alors qu'on est au début du championnat, ce qui veut dire que, pour l'instant, il n'y a aucun enjeu majeur. De plus, entre les deux équipes, CABBA et MCA, il n'y a aucune rivalité. Tout cela indique que le phénomène de la violence dans les stades est présent d'une manière très forte dans le football national. Au-delà des explications et analyses –liés à l'état de la discipline elle-même, en d'autres termes à la détérioration du niveau du football algérien pour les uns ou aux conditions socio-économiques dans lesquelles évoluent une large frange de la jeunesse pour les autres- faites par bon nombre d'observateurs, la mobilisation de tout un chacun s'impose afin de mettre fin ou du moins atténuer un tant soit peu ses effets. A ce titre, il faut dire que la commission de discipline de la Ligue nationale de football n'a pas tardé à réagir puisqu'elle a rendu son verdict quatre jours plus tard. Elle a donné match perdu pour les deux clubs en plus de six matchs à huis clos pour le CABBA et deux pour le MCA. Certains y ont vu une sorte de «couper la poire en deux». Mais, en tout état de cause, il faut dire que l'instance footballistique ayant en charge la gestion du championnat se devait d'intervenir. Des mesures disciplinaires sévères sont plus que nécessaires pour dissuader les «énergumènes» responsables de ces actes. Il est sans rappeler également que la sensibilisation peut être efficace dans ce genre de situation. Les messages des responsables de la FAF appelant les supporters des Verts à respecter l'hymne nationale de l'Uruguay et à ne pas utiliser les fumigènes (avec la menace d'une condamnation à la prison ferme dans le cas de leur utilisation) ont porté leurs fruits. L'hymne national uruguayen n'a pas été sifflé et le match amical Algérie–Uruguay, qui a eu lieu le 12 août dernier, s'est déroulé dans un calme total. Même lorsque les Verts ont inscrit leur but, à dix minutes de la fin de la rencontre, il n'y avait pas eu beaucoup de fumigènes allumés (trois ou quatre seulement). En dernier lieu, il est utile de dire que la violence dans les stades est un phénomène devenu omniprésent dans l'environnement footballistique national. Il est du devoir de tous ses acteurs de contribuer afin que la situation ne s'aggrave pas. A. A.