De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Cette appréciation émane des médecins qui tentent de sensibiliser au rituel à suivre durant le mois de jeûne. Pour eux, que l'on soit malade ou sain, il importe de s'adapter judicieusement au décalage dans la prise des mets et… des médicaments quand il évoque les diabétiques. Modification du rythme journalier, changement dans les habitudes alimentaires en raison de leur apport exclusivement nocturne, ce sont, entre autres, les caractéristiques du mois sacré de Ramadhan. Le jeûne, ce rite édicté, est cependant régi par une charte permettant à l'organisme de s'acclimater avec des variations, et ce, sans trop générer de «bobos» à son organisme. Combien de fois les services des urgences n'ont-ils pas été submergés juste après la rupture du jeûne en raison d'une prise digestive «aléatoire» ou abusive ? C'est pourquoi, la corporation médicale, notamment les nutritionnistes, s'adonne à des explications sur le régime, voire le mode d'alimentation durant cette période. Ils recommandent à cet effet une nourriture qui n'est pas loin de celle adoptée habituellement : le f'tour à base d'aliments à digestion lente pouvant aller jusqu'à 8 heures, comme les haricots, la farine complète, le riz… Sur un autre plan, on recommande la consommation d'eau et de jus de fruits. Les boissons gazeuses sont déconseillées. De plus, indiquent-ils, il faut recourir aux fibres qui se trouvent dans les aliments, tels que la courgette, les épinards, les feuilles de betterave, et quelques fruits. Les médecins mettent en garde sur la consommation abusive de fritures, source d'indigestion et de brûlures. Des conseils sont également prodigués aux consommateurs de tabac. «Ayant le tournis dès le premier jour d'abstinence, les fumeurs sont appelés à réduire la prise de tabac quelques jours avant l'entame du Ramadhan», une façon d'éviter les terribles maux de tête générés par le manque de nicotine qui s'associe souvent à la caféine. Le mois sacré concerne une autre frange de personnes. Spécialement les diabétiques. A ce propos, les professionnels en la matière sont clairs et précis. «Ils devront prendre l'avis de leur médecin, le seul habilité à les autoriser à jeûner ou non selon le degré du diabète. S'il s'agit du type 1, c'est-à-dire insulinodépendant, faire carême les expose à des situations souvent inextricables.» Dans le cas où ils insistent pour accomplir ce rite, les médecins conseillent : «L'autosurveillance de la glycémie devra être accrue avec un apport alimentaire équilibré.» Pour ce qui est du diabète de type 2 des études ont certifié l'inexistence de conséquences significatives du jeûne. En effet, selon une analyse descriptive effectuée sur 25 patients ayant observé le jeûne tout le mois, il n'a été constaté aucune conséquence sur les différents métabolismes. Toutefois, il est important d'assurer une éducation nutritionnelle adéquate avant d'autoriser les sujets diabétiques à jeûner. C'est, en définitive, la recommandation prépondérante que nous livrent les médecins du CHU, en dépit de la véracité des thèses effectuées jusqu'ici sur le quitus de faire carême. «Chaque diabétique renferme ses propres complications. Il ne faut pas s'aventurer et jeûner sans avoir demandé conseil à son médecin traitant.» En parallèle, cela appelle des journées de sensibilisation qui sont du ressort des différentes associations locales, avec la collaboration de la direction de la santé.