Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Deux journées de repos pour les travailleurs de l'éducation nationale : vendredi et samedi. La demi-journée de lundi sera décalée à mardi et les quatre heures de jeudi dispatchées entre les jours de la semaine. Le ministre, Boubekeur Benbouzid, a pris sa décision et l'a annoncée hier au cours d'une rencontre avec les syndicats du secteur. Deux journées de repos dont bénéficieront alors les élèves des trois paliers de l'enseignement, avec une demi-journée le mardi, mais quatre heures supplémentaires les autres jours de la semaine. Ce changement va avec le réaménagement du week-end semi-universel et sera mis en application à partir de la rentrée prochaine, le 13 septembre 2009. Le secteur de l'éducation nationale a ainsi tranché sur la question, près de dix jours après la mise en œuvre de la décision gouvernementale. C'est le seul secteur qui n'avait pas pris de position à l'annonce de la nouveauté. Une nouveauté qui, devrions-nous dire, a pris de court de nombreux citoyens mais aussi des entreprises économiques et des institutions étatiques. Le suspense est terminé, élèves et enseignants sont désormais fixés. Bonne ou mauvaise décision, c'est selon. Une chose est sûre, les syndicats approuvent. Le ministre n'a pris de résolution définitive qu'après que les représentants des syndicats présents à la rencontre (hier, au siège du ministère) ont donné leur accord. C'est du moins ce que laissent croire le ministre et ses invités quoique les choses semblent avoir été décidées à l'avance. Il n'y a qu'à voir la manière expéditive avec laquelle le ministre a soumis la question au débat. «Nous devons prendre notre décision aujourd'hui… Nous ne partirons pas avant de trancher sur la question… Apparemment, vous êtes tous d'accord pour les deux jours de vendredi et samedi… Il reste les quatre heures de jeudi… Vous êtes tous d'accord pour le maintien de la demi-journée du mardi ?… Il ne reste plus qu'à dispatcher les quatre heures du jeudi…», lance Benbouzid. Tout porte à croire que le ministre a pris sa décision, ferme et définitive, avant même de la soumettre sous forme de proposition à ses partenaires. Les syndicats y ont facilement adhéré. Ça les arrange : deux journées entières de repos, ce n'est pas rien. «C'est un acquis auquel nous ne renoncerons pas», souligne un syndicaliste. Quant au risque de surcharge des emplois du temps qui sont déjà assez lourds, cela ne semble pas être leur problème. Seul le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l'éducation), aile Boudjenah, a exprimé des réserves, jugeant les conséquences pesantes sur les élèves. Il propose de travailler le vendredi matin, de 8 h à 11 h. Le ministre réagit vite et se montre intransigeant. «Le vendredi, nous ne le touchons pas. C'est un principe», dit-il, formel. Les syndicats présents à la rencontre sont le CNAPEST (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), le SNAPEST (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), le SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), l'UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation), le SNAPAP (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique) et le SNTE aile Boudjenah. La FNTE (Fédération nationale des travailleurs de l'éducation) n'y a pas pris part. M. Benbouzid est d'autant plus satisfait que la rencontre d'hier se voulait initialement un enrichissement des propositions sur un possible réaménagement des plages horaires sur la base d'un cours d'enseignement de 45 mn seulement au lieu de 60 mn : «Nous nous sommes réunis pour débattre des 45 mn le cours et nous sommes arrivés à prendre une décision sur les horaires de travail après le réaménagement du week-end. C'est vous-mêmes qui aviez pris la décision.» Un problème de moins est réglé. Et pas n'importe lequel. Pour ce qui est des 45 mn, le ministre et les syndicats ont convenu de reporter l'examen et la mise en application des nouvelles plages horaires proposées par «les pédagogues» à la rentrée scolaire 2010/2011. Entre temps, «nous allons commencer par une expérience pilote dans quelques établissements de quelques wilayas du pays», indique le ministre. Encore une fois, les élèves deviennent des cobayes pour des projets qui risquent d'échouer. Il y a pourtant des manières de voir la faisabilité de la chose sans impliquer directement les concernés.