L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se réunira le 9 septembre prochain en conférence ordinaire à Vienne et il est peu probable qu'elle modifie ses quotas de production fixés à 24,84 millions de barils par jour. L'Organisation ne veut pas influer sur une reprise, fût-elle encore molle, de l'économie mondiale. D'ailleurs, c'est grâce à cette reprise que les cours du pétrole commencent à augmenter, ces dernières semaines. Les courbes ascendantes des prix sont soutenues par l'optimisme qui a saisi les marchés sur la reprise économique mondiale et par une demande chinoise toujours forte. Mais rien n'est encore acquis, la fluctuation reste de mise. A Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait hier 63 cents par rapport à la clôture de lundi dernier à 73,63 dollars. A New York, le brut léger texan (WTI) pour livraison à la même échéance, cédait 30 cents à 74,07 dollars. Les marchés pétroliers attendaient les chiffres de l'optimisme qui a saisi les marchés sur une reprise de l'économie mondiale, ainsi que la statistique sur la confiance des consommateurs américains qui devait être publiée hier. Signes de la prudence des investisseurs, les Bourses européennes évoluaient en petite baisse hier. De plus, le brut était handicapé par le rebond du dollar face à l'euro, en raison de craintes sur les marchés chinois après des profits d'entreprises moins importants que prévu. La veille, le pétrole avait atteint 74,81 dollars, un nouveau plus haut depuis le 20 octobre. Il a grimpé jusqu'à 74,75 dollars à Londres, encore en deçà cependant des 76 dollars atteints début août. Au-delà des signes encourageants sur l'économie américaine et européenne, les marchés restent tributaires de facteurs géopolitiques classiques et autres. L'annonce d'un groupe de militants du MEND, au Nigeria, appelant à de nouveaux attentats contre les installations pétrolières occidentales après la fin de l'accord de cessez-le-feu le 15 septembre prochain, avait alimenté les craintes sur l'offre et tiré les prix vers le haut. Le niveau des réserves de pétrole américaines est publié chaque mercredi. De fortes diminutions de stocks seront nécessaires pour ranimer les prix, expliquaient des analystes, jugeant que «si tel était le cas», le WTI pourrait s'envoler suffisamment haut pour tester la volonté des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole lors de la rencontre du 9 septembre prochain. Seulement, les pays consommateurs, les Etats-Unis en tête, n'ont pas intérêt à ce que les cours augmentent. Autre donnée dans le tableau des marchés : la saison des ouragans étant ouverte, les analystes guettent deux fortes dépressions pouvant se transformer en cyclones dans le golfe du Mexique, où se trouvent de nombreuses installations pétrolières américaines. Le dernier ouragan en date, Bill, aurait épargné les raffineries installées sur les côtes du Canada qu'il a touchées lundi dernier. Y. S.