L'OPEP doit se réunir à Vienne le 15 mars prochain, et il est «fort probable» que ses membres vont «réduire» leurs quotas de production. C'est une déclaration du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en marge de travaux du «1er forum de consultation et d'échange d'informations sur le marché du gaz» tenu samedi dernier à Alger. L'organisation pétrolière a abaissé ses volumes de production de 4,2 millions de barils par jour à fin 2008. Une mesure qui n'arrive toutefois pas à enrayer la chute des cours de pétrole. Et pourtant, elle est rigoureusement appliquée, comme le relèvent certains observateurs. Les importations de brut ont baissé la semaine dernière, comme lors de la précédente. Les analystes du cabinet viennois JBC Energy y voient un des premiers effets des baisses de production de l'Organisation des pays producteurs de pétrole sur le marché américain. D'évidence, le marché garde un œil sur le niveau des réserves américaines et, de l'autre, il surveille étroitement celui de production de l'OPEP. Jeudi dernier, un communiqué de la Compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi, affirmant qu'elle fournirait «10 à 15% de pétrole en moins à ses clients asiatiques» a contribué à soutenir les cours, rapportaient à ce propos les analystes de Barclays Capital, cités par des agences de presse. Pour le cabinet DnB NOR markets, le «bon respect» des quotas de l'OPEP «augmente» les chances que l'organisation baisse encore sa production le 15 mars dans la capitale autrichienne, lors de sa prochaine conférence ordinaire. Il est clair que l'OPEP tente d'ajuster son offre pétrolière à une demande qui s'est contractée cette année pour la première fois en un quart de siècle, d'un million de barils par jour selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), rendues publiques récemment. Pendant ce temps, les courbes des prix du panier OPEP ne donnent pas satisfaction. Elles restent erratiques. Des indices ? Le panier OPEP (OPEP Reference Basket of Crudes) a fortement augmenté, vendredi dernier, frôlant la barre des 43 dollars le baril, selon un communiqué de l'organisation pétrolière rendu public. D'après des données du 26 février dernier, le prix du panier a atteint 42,95 dollars le baril contre 40,50 dollars la veille. Son prix a ainsi progressé de 2,45 dollars. Le baril avait culminé à 140,73 dollars le 3 juillet 2008, avant de connaître une chute fulgurante sur fond de crise financière mondiale. Il coûtait en moyenne 41,52 dollars en janvier, 38,6 dollars en décembre, 49,75 dollars en novembre, 69,16 dollars en octobre, 96,85 dollars en septembre, 112,42 dollars en août, 131,22 dollars en juillet, 128,33 dollars en juin, 119,39 dollars en mai, 105,16 dollars en avril, 99,03 dollars en mars, 90,64 dollars en février, 88,35 dollars en janvier 2008. En mars 2008, le panier pétrolier a été élargi à 13 types de pétrole grâce à l'Equateur. Le prix du panier de référence comprend désormais les bruts : Saharan Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et BCF 17 (Venezuela). Y. S.