Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdellah El Badri, effectuera, à partir de samedi prochain, une visite de travail de plusieurs jours en Algérie. Accompagné d'une importante délégation du secrétariat de l'OPEP, El Badri aura des entretiens notamment avec le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur l'évolution du marché pétrolier, est-il écrit dans un communiqué rendu public hier par le département de l'Energie. Le déplacement à Alger du secrétaire général de l'organisation pétrolière intervient au moment où les marchés pétroliers marquent le pas, après une reprise qui aura duré quinze jours. Hier, les cours sont tombés à 46 dollars. Et cette dégringolade n'est pas près de s'estomper. Mais, l'OPEP peut s'accommoder d'un baril de brut à quarante ou cinquante dollars, au vu de la crise financière qui secoue le monde. Pour stabiliser les marchés et ramener les cours dans une fourchette raisonnable, l'organisation pétrolière a, fin 2008, retiré du marché 4,2 millions de barils par jour, une décision appliquée à hauteur de quatre-vingt pour cent par les pays membres. Elle a constitué un des points centraux débattus lors de la dernière conférence ordinaire tenue le 15 mars dernier à Vienne. Et il n'est pas exclu qu'elle fasse l'objet de discussions à la faveur de la visite de Abdellah El Badri en Algérie. L'OPEP veut plus de discipline dans l'application des décisions qu'elle adopte. Des réductions répétitives, vigoureusement respectées, sont de nature à faire augmenter les prix, pense l'OPEP dirigée aujourd'hui par le ministre angolais du Pétrole. La réunion du 15 mars dernier s'est terminée par le maintien des quotas actuels de production, une mesure qui n'était pas prévisible, tout le monde s'attendant à une diminution de production. L'OPEP se réunira le 28 mai prochain pour examiner les marchés. Va-t-elle opérer une nouvelle baisse de production ? Peu probable. Début avril, le ministre de l'Energie et des Mines avait laissé entendre que l'organisation ne devrait pas réduire ses quotas et que les prix devraient se reprendre pour attendre, à la fin de l'année en cours, 60 dollars le baril. L'OPEP pompe 40% de l'or noir mondial. Son plafond de production tourne autour de 24,84 millions de barils par jour (mbj). Reste une variable, celle de la surproduction. L'Organisation est préoccupée au sujet du surapprovisionnement du marché, qui oscille entre 500 000 et 1 000 000 de barils par jour, par certains producteurs du brut non- membres de l'organisation, dont la Russie. Elle était de la dernière conférence ordinaire de Vienne, une participation symbolique. Pas plus. Les Russes ne semblent pas être attentifs aux vœux de l'OPEP qui demande à ces pays de contribuer autant que faire se peut à la stabilité des marchés. Sans succès. Pareilles attitudes font dire à des observateurs au fait de l'évolution des marchés que les pays non-membres ne veulent pas coopérer tout en continuant à tirer profit des réductions décidées par l'OPEP. Cette situation ne pourrait perdurer. Et il est fort probable que ces pays ne seront plus invités aux réunions de l'OPEP. Y. S.