Avec l'arrivée du mois sacré, le débat sur la flambée des prix des produits alimentaires est relancé. L'occasion est saisie par le président de la République de remettre cette question cruciale sur la scène lors du dernier Conseil des ministres. Une question générée par la spéculation, sport favori de nos commerçants à longueur d'année et qui prend de l'ampleur pendant le mois de Ramadhan. A chaque fois, le même feuilleton se répète et ce sont les mêmes explications qui sont données par les responsables du ministère du Commerce devant la faiblesse constatée dans la régulation du marché. Et ce, sans que rien ne change sur le marché. Cependant, du côté des consommateurs, les changements sont perceptibles à travers la détérioration de leur pouvoir d'achat. Que faire devant une telle situation ? Continuer à justifier avec des arguments infondés ne sert plus à rien. Le Chef de l'Etat l'a d'ailleurs souligné devant le ministre du Commerce. «J'entends qu'aucune règle de liberté du commerce ne soit invoquée à l'avenir pour justifier la limitation des capacités de l'Etat à imposer des pratiques commerciales loyales et à réprimer les spéculations qui nuisent aux citoyens. Les moyens requis seront mis à la disposition des services de contrôle commercial, mais ces derniers devront assumer leurs responsabilités entières et reprendre la situation en main.» Ce sont là, en somme, les recommandations de Abdelaziz Bouteflika. Des recommandations déjà émises lors des auditions consacrées à son ministre du Commerce depuis l'instauration de cette tradition ramadhanesque sans pour autant que les choses n'avancent dans le bon sens. Pourquoi ? Il est clair que pour assumer les responsabilités et reprendre la situation en main, il faudrait mettre en place des moyens humains qualifiés dotés de capacités de gestion efficaces et surtout de salaires décents pour éviter toute tentative de corruption de la part des différents acteurs du marché. Il faudrait aussi mettre en place les outils nécessaires pour une politique des prix équilibrée. S. I.