Photo : APS De notre envoyé spécial à Tripoli Amirouche Yazid Le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika a invité, hier, les participants au sommet de l'Union africaine, dans la partie réservée à l'examen et à la résolution des conflits dans le continent, à adopter une approche globale qui intègre le traitement des causes et des tensions qui surgissent ici et aux quatre coins du continent. Pour parvenir à maîtriser les rapports entre les pays, le chef de l'Etat a appelé les dirigeants membres de l'organisation à renforcer le mécanisme d'alerte rapide de l'Union et de conforter le processus de paix lorsque celui-ci entre dans la phase de règlement. Pour le président de la République, «la communauté internationale et plus singulièrement les Nations unies, sont appelées à soutenir l'effort endogène de l'Afrique par un appui déterminé et conséquent au financement des opérations de maintien de la paix sur le continent. Il s'agit d'une priorité indiscutable, tout autant que doit l'être la fourniture d'une assistance directe et immédiate aux pays qui émergent d'un conflit, voire soutenus et consolides par des actions concrètes». Bouteflika dira à cet effet que l'action attendue de l'Afrique repose sur le devoir de solidarité et sur l'obligation découlant de l'adhésion même aux principes de l'acte constitutif de l'Union africaine, qui rappelle, en toute, circonstance, que le fléau des conflits en Afrique constitue un obstacle majeur au développement socioéconomique du continent. Avant de dresser le bilan peu reluisant de l'Afrique, le chef a évoqué dans le détail les conflits les plus persistants du continent. Au sujet de la crise somalienne, Bouteflika a relevé le fait que l'Afrique n'a pas été en mesure d'apporter une contribution matérielle, ni d'intervenir directement sur le terrain. Il notera néanmoins le rôle stabilisateur des forces africaines de maintien de la paix, dont les réalisations, fera-t-il remarquer aux présents, dépassent certainement les moyens limités dont elles disposent. Pour la résolution de ce conflit, Bouteflika a déclaré que la communauté internationale doit aller au-delà de l'assistance actuelle, qui est, certes, la bienvenue, mais qui ne répond pas malheureusement pas à la gravité et à l'ampleur de la situation. Bouteflika a souligné que l'assistance dont bénéficie le peuple somalien est loin d'être à la hauteur de la responsabilité des Nations unies en matière de maintien de la paix. A propos de la crise du Darfour, le chef de l'Etat a invité, encore une fois, la communauté internationale sa pression de façon permanente et sans relâche afin que les accords signés soient respectés scrupuleusement et pour que tous ceux qui n'y ont pas encore souscrit rejoignent la table des négociations. L'autre zone de conflit évoquée par le président de la République est celle des Grands Lacs a propos de laquelle il a réitéré l'appel de l'Algérie pour une normalisation des relations entre nations voisines et l'évolution vers des rapports fondés sur l'amitié, le bon voisinage et la coopération. Les pays membres du processus des Grands Lacs qui viennent d'achever leur troisième sommet ordinaire et qui sont sur la bonne voix méritent tous les félicitations. Bouteflika a soutenu que le temps est venu pour l'Afrique, qui a remporté la victoire historique sur le colonialisme et l'apartheid, de gagner une autre bataille décisive, cette fois-ci sur elle-même, en parvenant à mettre fin aux conflits qui pèsent sur son présent et contrarient ses projets d'avenir. Le défi mérite bien d'être lancé dans la mesure où le monde évolue désormais selon la logique des blocs et des ensembles économiques. Pour le chef de l'Etat, il est plus qu'anachronique que des considérations claniques, tribales et ethniques continuent de dominer les relations entre les enfants d'un même pays et d'alimenter des conflits.