De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili «Gros dossier pour le Dr. Chibane», nous dira un élu de l'opposition de l'APC de Constantine. Un élu, en fait, rarement en mal de déclarations époustouflantes dès qu'il s'agit de frayer en eaux agitées… l'élément naturel des formations politiques autres que le FLN qui détient la majorité dans l'institution. Le dossier en question tourne autour des désagréments vécus par les habitants de l'avenue Aouati Mostefa, appelée communément route de Sétif, depuis l'aménagement en station de bus de l'artère parallèle Rahmani Achour. Pour trouver, enfin, depuis des années une solution au problème sempiternel du stationnement, voire des stations de départ et de terminus des bus à destination des cités périphériques, notamment les deux nouvelles villes Ali Mendjeli et Massinissa, les responsables constantinois ont, il y a quelques mois, recréé un autre véritable capharnaüm à la hauteur de lieux jusque-là relativement paisibles, ne faisant, donc, que régler un problème par un autre. Il s'agit, d'ailleurs, d'une réalité que les seuls désagréments des riverains de la station ne sont pas les seuls à expliquer. Il y a également et surtout l'extrême dangerosité jusque-là sous-estimée de voir des bus bondés dévaler sur plus de cents mètres une pente à forte inclination. Et, si jusque-là, les bus de l'entreprise communale présentent plus ou moins des gages de sécurité en raison de leur mise en circulation depuis moins de cinq ans, il n'en est pas de même pour le reste du parc qui, dans un pays où les normes sont respectées, ne seraient pas autorisés à rouler et devraient même être envoyés à la casse. Néanmoins, le problème posé par les habitants de l'avenue Aouati Mostefa ne concerne pas uniquement la question de détérioration environnementale mais surtout des nuisances sonores ininterrompues de «5 heures du matin à près de minuit», dira un citoyen sur les ondes de la radio locale. Toutes les parties concernées de l'administration ont été officiellement saisies par des correspondances et les habitants n'ayant pas hésité également à désigner des porte-parole qui ont pris langue avec différents interlocuteurs censés trouver une solution à leurs doléances. En vain… forcément. Le maire à qui vient d'échoir «l'encombrant bébé» comme le soulignera l'élu précédemment évoqué «s'est engagé à trouver une solution dans les jours ou les semaines à venir… C'est, bien entendu, une manière diplomatique comme une autre de différer ce casse-tête, d'autant plus qu'il n'y a pas de solution de rechange. Il faudrait faire un choix cornélien consistant à avoir une station de départ de bus proche du centre-ville et, donc, agréer des milliers d'usagers habitant la périphérie et acquiescer aux revendications d'une autre frange de la population moins importante et dont le cadre de vie est plutôt clinquant comparé aux premiers». Qu'a décidé le Dr. Chibane pour obtenir une accalmie aux premières lignes du front ? La solution, pour le premier édile, ne serait pas impossible sauf qu'il tiendra à souligner que «la décision d'affecter cet arrêt a été obtenue après une grande concertation et avalisée par une comité ad hoc constitué des différents acteurs concernés, à savoir les services de police, la direction des transports, les syndicats corporatifs» mais sans les représentants du mouvement associatif. D'aucuns diront à quoi cela aurait-il servi, sauf de donner son blanc-seing, dans la mesure où ledit mouvement est aux ordres depuis sa dernière restructuration décidée par l'administration selon un schéma de l'administration. Le maire s'est, par voie de conséquence et à juste raison, donné l'opportunité de lanterner encore en attendant qu'arrivent l'automne et l'hiver où les horaires de déplacement seront «naturellement» compressés contrairement à l'été, période durant laquelle les gens ont tendance à se lever tôt et à veiller tard. Enfin, pour revenir à cet élu de l'opposition, il semblerait que cette agitation disposerait «de relais sérieux au sein même de la mairie, voire d'une caste du parti [FLN] auquel appartiendrait le premier édile à l'endroit duquel plusieurs fronts ont été ouverts parce qu'en réalité, il gênerait beaucoup d'intérêts et remettrait en cause bien des appétits».