Plus rien ne va plus au 96 bis rue Debbih Chérif où plusieurs bâtiments menacent de s'écrouler, mettant ainsi en danger la vie des dizaines de familles infortunées qui les occupent à leur corps défendant. Cependant, la situation des 32 familles qui logent au 96 bis de cette rue populaire est particulièrement dramatique au regard de l'état de délabrement dont souffre leur vieux bâtiment datant de l'époque coloniale. Des murs fissurés, des toits au bord de l'effondrement, une terrasse présentant un important affaissement, risquant de s'aggraver sous l'effet des intempéries de la prochaine saison hivernale, qui s'annonce rigoureuse, selon les prévisions météorologiques, des façades trouées, des câbles électriques et tuyaux qui trainent à même le sol, des eaux usées qui envahissent l'enceinte du bâtiment, tel est le tableau peu reluisant qui s'offre au regard des visiteurs de ce bâtiment «qui ne tient debout que par le volonté divine», souligne le collectif des habitants du bâtiment qui n'a guère cessé d'alerter les autorités de la commune d'Alger centre sur les dangers qui les guettent à longueur de journée en habitant une telle bâtisse. «Il y a une année, une dame a été déléguée par l'APC pour s'enquérir de notre situation. Mais depuis, aucune suite n'a été réservée à notre situation. Pis encore, on nous a dit que c'est à l'OPGI de nous secourir. Ballotés entre un service et un autre, nous ne savons plus à quel saint se vouer», confient les habitants, très angoissés par ce que l'avenir leur réserve comme malheurs dans cette ancienne bâtisse. Il faut dire qu'à maintes reprises les résidents des lieux ont pris à leur charge quelques travaux de réfection. Mais l'état de délabrement est tel que la restauration du bâtiment ne peut guère se faire sans l'assistance des autorités communales. Or, ces mêmes autorités n'en ont cure, visiblement, du sort de ces citoyens. «Nous craignons les risques d'électrocution. Les eaux usées filtrent de partout et les installations électriques sont abimées. Nous avons vraiment peur pour notre vie», se plaignent les habitants du bâtiment qui lancent un appel de détresse à l'attention des autorités. Pour rappel, plusieurs immeubles de la rue Debbih Chérif se trouvent dans la même situation. Menaçant de s'écrouler à n'importe quel moment, ils n'ont pas bénéficié de travaux de confortement. Dans certains autres, quelques travaux «relevant du simple rafistolage», commentent les habitants, ont été effectués mais sans résoudre pour autant l'insoluble problème du danger du vieux bâti. Faut-il donc qu'il y ait mort d'homme pour que nos responsables locaux se soucient enfin de la sécurité et de la vie de leurs administrés ? A. S.